[00:00:00] Il est maintenant temps de parler de la troisième porte de l'apprentissage selon les neurosciences, qui est la rétroaction. Toutes les portes sont importantes, mais la rétroaction est probablement l'élément le plus critique que l'on puisse maîtriser dans l'enseignement. Si en tant que coach, en tant que professeur ou enseignant, nous sommes incapables d' accompagner l'apprenant en lui offrant les bons outils, en lui donnant une rétroaction efficace, pertinente, qui va l'aider à s'améliorer, alors cela prendra beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de temps pour progresser. Il y a de ça plusieurs années, des théoriciens ont émis l'hypothèse que pour que les enfants apprennent optimalement, il valait mieux les laisser libres et ne pas les encadrer du tout. Il y a des éléments qui peuvent être positifs à ce niveau-là, mais on s'est rendu compte rapidement que cela créait une problématique majeure au niveau de la [00:01:00] rétroaction. Si j'essaie d'apprendre quelque chose par tâtonnement, il n'y a personne qui vient m'éclairer, qui vient me recadrer, qui vient de donner des "trucs", des outils, des commentaires, pour que je puisse améliorer pour que je puisse constater. Les choses sont inefficaces. Oui, il va y avoir une progression. Et oui, l'apprenant va apprendre, mais beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus lentement.

En fait, c'est suite à ces expériences plutôt sociales que l'on a pu constater que le retour d'information, le feedback, la rétroaction était capital. Au niveau de l'apprentissage, on peut progresser tout seul, soi-même, c'est juste dix fois, quinze fois, cent fois plus long parfois. Par contre si j'ai un mentor qui a mis des années à bien saisir, qui lui a été formé par plein de professeurs, qui lui a lu plein de livres, qui lui a pris de l'expérience et qu'à la lumière de tout cela, qu'il me [00:02:00] donne ses meilleurs "trucs", c'est sûr que je vais progresser beaucoup plus rapidement. Probablement qu'en plus, mon résultat final sera nettement supérieur.

En fait, plus un enseignant est efficace au niveau de la rétroaction, plus la progression de ses apprenants va être fulgurante. Alors il est fondamental de se pencher de façon sérieuse sur les méthodes pour offrir une rétroaction efficace.

Avant de pouvoir faire cela, dans un premier temps, nous allons comprendre exactement ce qu'est une rétroaction. Comment fonctionne-t-elle? Et que faire ensuite?

C'est ce que je vais vous faire avec vous aujourd'hui. Je vais vous brosser un tableau de tout ce qui a trait à la rétroaction. Je vais vous expliquer comment l'on procède, mais il n'y aura pas de pratiques associées à cette dernière.

Pour être en mesure d'effectuer de bonnes rétroactions, la clé est évidemment de pratiquer, de pratiquer, de faire des mises [00:03:00] en situation et surtout d'avoir une feedback. Il faut avoir une rétroaction sur sa rétroaction parce que sinon, il est excessivement difficile de progresser. Puis pour être efficace en rétroaction, cela prend du millage, cela requiert de la pratique, et de l'implantation.

Quand on va passer au cours avancé où là, on est vraiment au coeur du coaching, une fois que vous allez avoir assimilé tous les outils de base, que vous aurez compris comment l'apprentissage fonctionne, nous allons pouvoir plonger dans l'art de la rétroaction et passer un temps significatif là-dessus pour s'assurer que la notion est vraiment bien maîtrisée et comprise. D'ores et déjà, je vais vous offrir des bases solides qui vont, vous allez le voir, vous faire déjà bien avancer, juste avec cela.

Si vous voulez bien, nous allons revenir à notre mind map de base pour regarder la rétroaction. Alors voici la porte de l'attention, [00:04:00] la porte de l'engagement, et on est ici au niveau de la rétroaction, qui est une porte critique.

De façon très schématique et très très simple, une rétroaction, c'est juste cela, ce n'est pas très compliqué. C'est en fait une indication claire qu'on va donner à l'étudiant, par laquelle nous allons lui indiquer ses forces et ses faiblesses. Donc la rétroaction est là pour donner un retour puis permettre des améliorations.

Cette rétroaction doit être faite en continu, parce que finalement, qu'est-ce qu' une rétroaction? Une rétroaction est comparable au volant d'une voiture d'un conducteur. C'est-à-dire que quand je suis en train d'apprendre, de faire quelque chose pour la première fois, c'est beaucoup plus efficace -avant que je ne commence à prendre de mauvaises habitudes, de mauvais plis, de simplement réajuster le tir, de réorienter. Et cette réorientation là, est [00:05:00] comme le volant d'une voiture. On a en effet toujours l'impression que la route est droite, mais on finit toujours par bouger un petit peu le volant. Un peu à gauche, un peu à droite. Notre attention sera toujours portée sur la volonté de s'aligner le plus parfaitement possible, et cela, en continu. C'est exactement le même principe pour la rétroaction. Une bonne rétroaction, c'est une petite rétroaction qui va justement réajuster, réajuster en continu. Nous n'avons pas besoin de donner, "PAF!", des coups de volant, puis de risquer de déraper parce qu'on a été trop brutal. C'est cela qui est important. Parce que si on passe beaucoup de temps à acquérir un nouveau savoir, peu importe quel type de savoir, un savoir-faire, savoir-être, savoir agir et que personne ne donne de rétroaction, que personne ne commande, que personne ne donne de feedback ou ne dit "Ça, c'est bon. Ça, ça pourrait être amélioré". Que va-t-il arriver? Je vais continuer à avancer, à avancer, à avancer sans me préoccuper de rien. À un certain moment donné, cela ne fonctionnera [00:06:00] plus du tout. Et là, si je reçois une rétroaction, la seule possibilité sera vraiment de tourner le volant, de vraiment donner un coup trop brutal. Cela m'obligera par conséquent à complètement régresser, à revenir en arrière pour ré-apprendre. Il est plus difficile de réapprendre quelque chose que d'apprendre, parce que quand j'ai appris et que j'ai commencé à implanter, et bien à chaque fois j'implante, la "trace neurologique" ou l'impression est de plus en plus profonde. Alors il est beaucoup plus facile de dire sur un petit chemin de campagne plein de feuilles "je t'encourage à retourner un peu plus par là, plutôt par là". Ce n'est pas très dérangeant. Mais quand on est rentré avec une autoroute de souvenirs où il y a de l'asphalte, ou tout est organisé, dire "il faut déplacer ta route ou changer les moteurs", alors cela commence à devenir vraiment plus complexe.

La rétroaction se doit d'être très rapide, la plus rapide possible, la plus [00:07:00] fréquente possible. C'est de cette manière que l'on peut y aller plus doucement, parce qu'on a juste à donner des petits coups de volant au fur et à mesure de la progression. Il y a donc effectivement des ajustements. Ces ajustements-là vont non seulement permettre d'améliorer l'efficacité, puis la qualité de la tâche. à cela, elle va favoriser une compréhension de plus en plus profonde, parce qu'en fait, ce que l'on désire quand l'on apprend quelque chose, c'est de devenir le meilleur possible, le plus rapidement possible. Plus profonde est la compréhension, plus facile il est d'ajuster. Ce sont ces petits ajustements-là, qui vont faire en sorte qu'additionnés les uns aux autres, je vais finir par avoir une grosse compétence supplémentaire. On va finir par ajuster de façon majeure, mais à mesure, à mesure que mon [00:08:00] expertise grandit dans le nouvel élément que je suis en train d'apprendre.

Nous allons optimiser et cela va permettre évidemment de poser des questions. Quand j'ajuste -si je suis obligé d'ajuster, c'est parce que des choses ont probablement été mal comprises. Donc je vais poser des questions. Je vais essayer de mieux comprendre et je vais recommencer le cycle.

Ce qui est écrit, ce qui est fondamental, qui est essentiel quand on parle de rétroaction, c'est qu'il faut absolument se donner le droit à l'erreur. Je dis et répète, répète sans arrêt: sans erreur, on ne peut pas apprendre. Quand je démarre le début d'année avec de nouveaux étudiants, peu importe leur âge, c'est le leitmotiv que je répète jusqu'à tant qu'on ne puisse plus. Et je recommence: "vous avez fait une erreur, c'est excellent"! Et là, ils me répondront tous à nouveau "on ne peut pas apprendre sans faire d'erreur". [00:09:00] Il faut que ce soit un conditionnement, qu'on arrête d'être mal à l'aise à l'idée de faire des erreurs. Je ne peux pas progresser sans cela. Je ne peux pas apprendre sans erreur. Donc quand on parle de la porte de la rétroaction, c'est la porte de l'erreur obligatoire.

C'est la porte de l'erreur "géniale", saine, extraordinaire. L'erreur qui me permet de progresser, parce que j'ai un mentor, un coach et quelqu'un qui, justement, vient commenter, vient donner d'autres outils, vient répondre à mes questions, vient ajouter de l'information pour quelque chose qui n'a pas l'air clair ou qui n'a pas l'air maîtrisé.

Cette porte, elle est fondamentale. Elle fait partie intrinsèque du travail de n'importe quel parent, enseignant, éducateur, professeur. Quand il s'agit d'un coach, en coaching, je vous dirai que c'est même l'outil numéro un. En plus d'être le numéro un de coaching, selon [00:10:00] les études scientifiques, la rétroaction est l'une des techniques les plus efficaces qui existent sur la planète pour pouvoir s'améliorer et espérer avoir un niveau de réussite supérieur. Il a même un impact important au niveau des notes, et cela peu importe la matière. Pour faire un tour d'horizon de la rétroaction, je vous ai concocté une fiche de Feymman. Je vais vous expliquer la rétroaction en utilisant cette fiche.

Je vous encourage très fortement, si vous ne voulez pas avoir les yeux épuisés au bout de trois minutes parce que c'est trop petit à l'écran, d'imprimer vous-même l'affiche pour pouvoir travailler à même l'information. Je vous encourage également, avant de continuer à écouter le cours, d'aller vous chercher des surligneurs, au moins deux ou trois de couleurs différentes et un stylo, un crayon pour pouvoir [00:11:00] annoter et pouvoir amener des précisions.

Si jamais vous avez l'impression que c'est un peu long et que vous vous mettez à rêvasser, vous pouvez dessiner, ajouter des symboles, des illustrations. Depuis le début de ce cours, vous avez été choyé. Vous avez eu de superbes mind maps qui sont faites par une artiste, qui sont magnifiques. Bon, au niveau des fiches de Feymman, ce sont mes fiches, je ne suis pas une artiste, par contre, je suis une experte de ce type de fiches parce que j'ai au moins vingt-cinq ans d'expérience derrière la cravate dans l'utilisation de ce type de fiches!

Vous allez voir, il y a beaucoup d'informations, c'est encombré, c'est écrit petit. Généralement, c'est ce à quoi ressemble une fiche de Feymman. J'ai un maximum d'informations sur une même page qui me permet de réviser, d'étudier, de comprendre en un coup d'oeil. Je n'ai pas besoin de me mettre à lire un livre de quatre-cent pages. Je ne dis pas qu'il n'est pas bon de lire des livres de quatre-cent pages, mais l'affiche de [00:12:00] Feymman, c'est vraiment le distillat, l'essentiel, ce qui est le plus important réunit sur une surface qui est très petite. Alors, j'utilise cela parfois pour enseigner. Évidemment les meilleures fiches, sont celles que l'on fait pour soi-même, parce qu'on sait comment notre cerveau fonctionne. On sait comment aller chercher les informations au bon endroit.

Je vous invite carrément, si vous le désirez, à vous refaire votre propre fiche de Feldman à partir de la mienne pour creuser la rétroaction.

De cette manière, dans le cours avancé, vous serez extrêmement solide et vous pourrez en tirer un maximum de fruits. Si vous trouvez ma fiche adéquate, merveilleuse, vous pouvez l'utiliser directement.

Vous allez voir, tout est là. Alors on se retrouve dès que vous avez tout votre matériel en main!

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