[00:00:00] Alors que fait-on avec tout cela? Quand vous avez votre étudiant à vous, et que vous voulez lui faire vivre du succès, comment procédez-vous? Tantôt, je parlais de la technique plus française, et de la technique plus américaine. 100% des professeurs de français ne font pas cela traditionnellement en France. Il y a plein de professeurs qui font autrement, mais c'est quand même une tendance marquée et évidente quand on compare les volumes de mathématiques d'un pays, puis de l'autre. Alors mon conseil, c'est de faire comme aux États-Unis, de toujours commencer quand vous donnez des exercices ou des devoirs aux enfants, par un numéro très facile, à la limite du ridicule, mais très facile quand même, de manière à ce que l'étudiant prenne confiance en lui. Et ça, c'est prouvé par les recherches scientifiques. Il y a eu plein de tests qui ont été faits par des psychologues, des tests vraiment structurés, à double aveugle, qui ont été [00:01:00] publiés dans des revues scientifiques, corrigées par les pairs, où justement, ils ont évalué l'importance de cet élément-là, autrement dit de faire vivre le succès. Par exemple, parmi les multiples études qui ont été faites, l'une était de faire résoudre des casse-têtes à des étudiants. Ils ont pris des étudiants assez homogènes qu'ils ont séparés en deux groupes de cinquante. Aucun des deux groupes ne communiquait entre eux. Dans les deux cas, le but de l'étude était de voir leurs capacités à résoudre un problème de logique, une espèce de puzzle mathématique. C'était donc leur tâche. La seule différence dans la procédure résidait dans le moment où ce puzzle est arrivé.

Dans le premier groupe, ils ont donné des puzzles mathématiques beaucoup plus compliqués que celui qui était à l'étude et ils les ont fait travailler là-dessus pendant une bonne demi-heure. Le deuxième groupe, lui, a [00:02:00] reçu deux, trois puzzles très faciles, beaucoup plus faciles que celui qui était à l'étude. Après la première demi-heure, ils ont donné le puzzle à l'étude, celui qu'ils devaient résoudre. Ils se sont rendu compte que dans le groupe qui avait commencé par le très difficile, l'immense majorité des gens n'a pas réussi, a abandonné avant la fin, n'a pas réussi à compléter le puzzle, tandis que dans l'autre groupe, un nombre significatif -les deux- tiers en fait environ, des gens a réussi à le résoudre. L'unique différence était leur vision d'eux- mêmes. C'était leur vision de ce dont ils étaient capables ou non, de leur confiance en eux-mêmes ou de leurs échecs. C'est vraiment ce qu'il se passe dans un cerveau. Quand je suis démotivée, je n'ai plus d'attention. Ceux qui se sont cassé les dents sur un problème trop difficile n'avaient même pas le courage de commencer le suivant.

Ils n'ont même pas mis l'attention qu'ils devaient mettre au départ. [00:03:00] Ils n'ont juste rien mis. Ils ont à peine essayé. Ils étaient découragés avant même de commencer. Tandis que l'autre groupe, lui, comme il y avait un historique de réussites, ils se sont acharnés, ils ont travaillé jusqu'à tant qu'ils y parviennent. La majorité y est arrivée.

Alors comment cela se traduit-il dans les exercices que vous leur donnez dans les devoirs?

Commencez toujours par quelque chose de plus facile que l'objectif pédagogique prévu. Faites-les se faire les dents puis prendre confiance en eux -mêmes. Non seulement ils vont être plus compétents, plus motivés, avec une plus grande confiance de réussite, mais en plus de cela, quand vous allez parler, ils vont mieux vous écouter. Ils vont avoir une meilleure qualité d'attention. Ils vont la maintenir plus longtemps parce qu'ils vont savoir qu'ils vont y arriver, qu'ils sont bons et qu'ils sont capables. Et ça, au niveau de l'attention, c'est crucial, c'est fondamental.

C'est le conseil que je vous donne à ce niveau-là. Maintenant, je veux vous parler de la qualité [00:04:00] exceptionnelle qui se traduit lorsque l'on a une bonne attention à long terme. Qu'est- ce qui arrive quand on a attiré l'attention? Que cette dernière est bien orientée et maintenue? Il y a comme une magie qui apparaît. Les sportifs disent qu'ils rentrent dans une zone, il rentre dans une espèce d'état second ou tout coule, comme si c'était incroyablement facile.

Pour vous donner une idée de ce qu'il se produit, pour moi, l'attention, c'est un petit peu comme des photons, des petites unités de lumière. Probablement qu'autour de vous, il y en a plein, dans la mesure où vous n'êtes pas dans le noir. Et cette lumière, qu'est- ce qu'elle fait? Elle permet d'éclairer toute la pièce. Est-elle puissante? Peut-elle traverser un mur? Non. Mais est-ce qu'elle est utile? Oui, elle peut tout éclairer. Si je veux prendre ces mêmes photons-là et les rendre puissants, que dois-je faire? Je [00:05:00] dois tous les prendre et les concentrer dans une direction. Quand on attire et oriente l'attention, c'est ce que l'on fait. Une fois que l'on est concentré, on veut maintenir cette attention-là. Comment fait-on? Fondamentalement, entre autres, j'en ai souvent parlé, cela se fait par le biais du rythme. Il faut rythmer.

Si je prends mes photons, que je les concentre et que je leur donne un rythme, qu'arrive-t-il? Je viens d'inventer le rayon laser. En fait, la qualité laser de l'attention s'appelle la concentration. La concentration, c'est ce que l'on obtient quand on a une attention de bonne qualité. Suffisamment longtemps maintenue pour oublier tout ce qu'il se passe autour, ne plus entendre les sons, ne plus sentir les odeurs et totalement absorbé par ce que l'on fait.

Voilà ce qu'est la vraie [00:06:00] concentration en tant que telle, elle devient un filtre, élimine tout ce qui n'est pas nécessaire pour ne filtrer que l'essentiel. Alors le fait d'attirer l'attention, le fait de l'orienter et de la maintenir permet d'obtenir de la concentration. Et quand vous obtenez la concentration de vos étudiants, c'est gagné.

Ils vont absorber beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus rapidement. Après cela, vous allez me dire qu'il faut qu'ils retiennent, qu'ils mémorisent tout cela. Oui, oui, on va y revenir dans l'engagement.

Mais là au moins, ils sont concentrés. On a fait un bon bout du chemin. Si on revient au mind map, pour arriver à maintenir l'attention, l'étudiant a besoin que ce qu'on lui enseigne fasse du sens, que cela fasse du sens pour lui, que ce soit cohérent, qu'ils puissent le visualiser, l'imaginer, parce que si cela ne fait pas de sens, il va se mettre à rêvasser.

Il va être dans la lune. Il va penser à d'autres choses parce qu'il ne verra pas [00:07:00] l'intérêt. À quoi cela lui sert-il? Lui, il a besoin de savoir comment il va utiliser cet apprentissage. Si vous vous en souvenez, dans l'orientation de l'attention, la cible évoquait cela : donner du sens. Vendre l'objet de l'étude à l'étudiant, lui dire que cela va être utile pour lui, lui expliquer pourquoi cela va être utile pour lui, ce qu'il va savoir au terme de la leçon. Et ça, c'est vraiment essentiel parce que s'il n'y a pas ça, il va peut-être être concentré et attentif au début. Mais l'attention va disparaître.

On n'atteindra pas vraiment une belle concentration. Comme on en a parlé, on répète. Cela prend un rythme, un rythme dynamique, un rythme dans les sons, un rythme dans la parole, un rythme dans le mouvement et idéalement, le rythme doit être inégal. Pas toujours exactement le même tempo fait. Faire varier le temps, faire varier les stimulis, faire varier les outils utilisés pour garder un rythme dynamique. Et enfin, garder des temps courts parce que l'on veut que [00:08:00] l'attention soit maintenue. Pour que l'attention soit maintenue, typiquement entre cinq et quinze minutes, c'est vraiment le temps typique.

Tout cela pour dire qu'il y a un ennemi. Le pire, le pire, le pire, le pire de tous, vous l'avez vu, vous avez fait l'exercice, c'est l'ennui. Quand on s'emmerde, il n'y a plus rien à faire. Il n'y a plus d'attention, plus de maintien de l'attention. Il n'y a aucune possibilité pour qu'un jour l'étudiant soit concentré, c'est terminé. Alors c'est vraiment hyper hyper important de s'assurer que l'on arrive à faire cela efficacement.

Alors maintenant la concentration.

Cela vous est-il déjà arrivé d'être en train de lire un bon livre ou d'écouter une émission de télévision et que la magie opère. Que vous soyez totalement concentré et qu'après avoir refermé le livre, vous soyez retourné vaquer à vos tâches quotidiennes, [00:09:00] et que votre conjoint ou votre conjointe vous dise : "dis donc ! Tu n'as pas ramassé les poubelles?".

Vous dites " comment ça, ramasser les poubelles? Pourquoi je devrais ramasser les poubelles?". Et votre conjoint vous répondra : "oui, je te l'ai répété, je te l'ai dit deux fois, tu m'as dit oui, mais tu n'as pas ramasser les poubelles!". Mais vous, vous le savez, vous n'avez rien entendu, ça n'existait pas, vous n'avez aucun souvenir que l'on vous a dit cela. Pourquoi? Parce que vous étiez absorbé, complètement concentré sur votre lecture ou sur ce que vous faisiez. C'est exactement l'état dans lequel vous voulez amener vos étudiants pour qu'ils apprennent plus vite, plus efficacement et à plus long terme. C'est dans cet état de grâce où rien d'autre n'existe tout simplement.

Alors pour arriver à faire cela, il faut que la concentration soit maintenue. Puis au moment où elle est [00:10:00] pleinement maintenue, tout va comme sur des roulettes. Mais le problème, c'est que cette zone n'est pas la même pour tout le monde. Il y a des gens qui vont l'atteindre de certaines façons et d'autres d'une autre manière complètement différente.

Moi, par exemple, quand je veux mémoriser en bloc, que je veux oublier tout le reste et que je veux être concentré à cent millions de % sur l'objet de la mémorisation, ce que je vais faire, c'est que je vais réciter à haute voix en tournant autour de quelque chose. Alors je vais tourner par exemple autour d'une table de cuisine, mais je peux faire ça pendant deux heures. Moi, ce mouvement-là me permet de me concentrer de façon exceptionnelle pour la mémorisation. Par contre, si je veux me concentrer pleinement par exemple dans une lecture complexe, j'ai besoin au loin de quelque chose qui bouge, mais qui n'est pas trop intéressant. Donc cela peut être des gens qui bougent, ce [00:11:00] peut être une télé qui bouge.

J'ai besoin d'une image qui bouge. On dirait que cela me permet d'oublier tout le reste, puis de rentrer dans ma bulle. Il y a des gens qui ont besoin de mettre de la musique. Quand il y a la musique, ils rentrent dans leur bulle. Mais pour un autre, mettez de la musique, et ce sera fini, plus de concentration. Il y a beaucoup de gens qui ont besoin de manipuler quelque chose pour demeurer concentré, d'autres pour qui donner quelque chose à manipuler va créer le néant. On va entrer dans l'immense domaine de la concentration. À travers cela, je vais vous donner plein plein, plein d'outils pour vous apprendre à mieux vous concentrer, mais surtout pour donner, offrir à vos étudiants, donner les "trucs", leur suggérer ces "trucs-là" à bon escient au bon moment pour que les étudiants réussissent à justement obtenir cet état de grâce.

Mais ce qu'il faut retenir, c'est que la pilule magique n'existe pas. Il n'y a [00:12:00] pas une pilule qui va fonctionner, avec laquelle tout le monde va être concentré. C'est pour cela que l'on n'a pas le choix. Il existe beaucoup de choses différentes à suggérer, à tester. Dans le maintien de l'attention, le professeur, celui qui enseigne, est très très, très, très, très important. Mais c'est là que le rôle du coach devient crucial parce que chaque étudiant n'est pas pareil. Je ne travaille pas de la même façon avec tous. On ne va pas apprécier et utiliser de la même façon certaines techniques que l'on va enseigner. Ils ne vont pas mémoriser de la même manière, ils ne vont pas atteindre un état de concentration intense de la même manière.

Alors le rôle du coach, c'est d'apprendre à être capable de comprendre le plus rapidement possible le type d'exercices à suggérer en premier pour aider son étudiant à trouver la manière de procéder la plus efficace pour lui. Alors [00:13:00] oui, il y a tout un tas de choses à suggérer à un étudiant pour qu 'il réussisse à se concentrer.

Il y a aussi des "trucs" pour aider l'ensemble d'une classe à se concentrer. Et quand on parle des outils dont j'ai parlé précédemment pour maintenir l'attention, cela peut mener à la concentration. Certains de ces outils sont impeccables, ils vont fonctionner à cent pour cent pour atteindre un état de concentration, même si l'intérêt, c'était juste de la maintenir.

La magie peut toujours s'opérer, mais le coach, lui, va avoir suffisamment d'outils pour en proposer un -le plus efficace possible. S'il n'a pas marché, pas grave, il y en a un autre, puis un autre, et encore un autre. Généralement, ce n'est pas le vingt-deuxième qui va fonctionner. c'est peut-être le premier, deuxième ou troisième.

Il va tomber rapidement sur le bon outil pour la bonne personne parce qu'il va vraiment bien les maîtriser et comprendre à quel moment le proposer. Il va aussi comprendre quelles questions poser à l'étudiant pour savoir quel outil [00:14:00] serait probablement le plus efficace pour lui.

Alors, si on regarde sur le mind map, avant de passer à la concentration, j'ai parlé un petit peu plus tôt des exercices respiratoires pour pouvoir maintenir l'attention, faire des repos actifs.

C'est merveilleux, ils peuvent mener à la magie de la concentration. Mâcher de la gomme peut être hyper efficace. Et puis si vous y pensez, mâcher de la gomme, ça fait bouger de façon répétitive la mâchoire. Ce mouvement-là pour certaines personnes est merveilleux pour faire entrer dans un état de concentration importante. Pour d'autres, mâcher de la gomme, et étudier ou lire en même temps, oubliez. C'est impossible. C'est pour cela que l'on devine. C'est l'expérience qui permet vraiment de sélectionner presque à tous les coups, dès le premier coup, le bon outil pour le bon étudiant. C'est quelque chose qui s'acquiert très rapidement.

Cela ne demande pas vingt ans d'expérience, mais prend quelques essais et erreurs pour comprendre et se dire : " lui, je pense que le [00:15:00] connaissant, cet outil-là va être meilleur que tel autre". Si vous regardez, sinon, il y a toute une part de stimulation des sens. Le fait de manipuler, de mobiliser les sens, peut être une façon extraordinaire de se concentrer.

Il y a toute une grosse grosse mode de ce que l'on appelle les "fidgets". Ce sont des outils, dans le fond, des petits objets qui vont permettre chez certaines personnes d'arriver à cet état de concentration intense, très très très rapidement. Cela est très efficace chez beaucoup de gens. Malheureusement, ce n'est pas le cas chez tout le monde, parce qu'il y a des gens pour qui, pour parvenir à mobiliser et engager le cerveau pleinement dans son travail, le reste du corps, lui, va détruire l'attention parce que ce dernier a plein de besoins. Il y a besoin de bouger, de se déplacer.

Si on fait cela de façon organisée, avec des objets conçus à cet effet-là qui sont très simples, c'est une manière [00:16:00] d'atteindre un état de concentration intense.

Pour explorer ce domaine, je vais vous proposer un nouveau mind map, mais avant, juste pour le plaisir, quelques petits objets fortement sympathiques. Voici quelques objets, évidemment mes favoris, cela est obligé. Les "fidgets" sont de petits objets qui permettent une manipulation répétitive et rythmique.

Qu'est-ce que cela fait chez beaucoup de gens? Cela fait en sorte que toute la force de l'attention, la concentration, peut vraiment être mobilisée au niveau de la matière à apprendre. L'attention physique ou les dérangements physiques disparaissent. Ils deviennent comme un bruit de fond, grâce justement à une stimulation sensorielle répétitive. Parce qu'en stimulant les sens, on fait en sorte de gagner un certain confort. Et puis ça fait en sorte [00:17:00] que pour beaucoup de gens, cela aide à se concentrer. Personnellement, je ne peux pas m'en passer. Enlevez-moi ces affaires-là des mains, et mon niveau d'attention vient de chuter drastiquement. Je ne peux pas écouter un cours sans manipuler quelque chose. Évidemment, j'essaie d'avoir des outils les plus discrets possibles pour ne pas qu'ils fassent de bruit, et qu'ils passent le plus inaperçu possible. Mais c'est quand même fondamental. On dirait que j'ai besoin de manipuler quelque chose pour que mon cerveau puisse entrer dans cet état de grâce qui est la concentration. Je vais juste vous présenter ceux que j'ai ici. Alors ceci est une espèce de petite éponge nouveau genre en silicone qui se vend pour trois fois rien sur Amazon et c'est vraiment tellement agréable comme texture que je peux tripoter cela des heures. Si j'étais en Chine, on dirait que le cerveau est représenté et stimulé en touchant le bout des doigts, et qu'en manipulant, je suis en train de [00:18:00] stimuler des zones cérébrales. Ils ont peut-être raison. En tout cas pour moi, ça fonctionne. J'aime bien aussi les poches.

On dirait que le fait qu'elle ait un certain poids va m'aider. Je vais transférer d'un côté à l'autre, mais c'est là qu'il y a un autre élément qui intervient. Quand on est coach, qu'on accompagne un élève ou un apprenant un à un, on peut lui proposer un outil comme ceux-là, par exemple, au moment des devoirs.

C'est vraiment génial. Moi, comme coach, J'ai carrément un cabaret avec plein de fidgets pour les faire tester, les faire essayer. Mais cela ne veut pas dire que l'outil qui est utilisé quand la personne est seule, sera le même par exemple en classe, parce qu'il est certain que cela risque de fortement nuire à l'ensemble du groupe et vous rendre complètement barjo en trois secondes ou moins. Alors ce n'est peut-être pas approprié, mais celui-ci, il est difficile de le rendre problématique en classe. J'aime bien les petits comme celui-ci. En fait, ce sont deux petits anneaux qui sont reliés et ils [00:19:00] tournent. Je me stimule le bout des doigts avec et cela marche très bien.

J'aime celui-ci que j'ai reçu en cadeau. Alors il y a tout ce qu'il faut pour reproduire une manette de jeux vidéos. On peut tourner, buzzer, il est sûr qu'en classe, on élimine une potentielle utilisation parce que cela fait trop de bruit. Mais seul, ce fidget est vraiment génial. Il y a les fameux fidgets traditionnels que l'on fait simplement tourner en écoutant et de façon répétitive, cela marche très bien.

Il y en a plein partout disponibles sur le marché, c'est très efficace. Et ce sont vraiment des petits outils pour les mains. La pâte à modeler aussi est extraordinaire. Moi, j'ai même sculpté, et inconsciemment on dirait que je sculpte l'objet de la leçon. J'aime bien ça. Mais cela fait encore une fois, quelque chose à manipuler -ce dont mon cerveau a, semble-t-il, besoin pour porter toute l'attention sur la matière.

Les autres fidgets sont souvent des fidgets qui concernent les pieds. Cela a l'air étrange, [00:20:00] mais il y a beaucoup de gens qui ont besoin que leurs pieds bougent. Il y a même des gens qui ont inventé une espèce de bicyclette qui n'avance pas -pour faire de la bicyclette sur place, en travaillant juste pour faire bouger les jambes.

Pour certaines personnes, c'est comme si cela les faisait rentrer dans un état hypnotique où le cerveau est 100% concentré sur l'objet de la matière. Il y a aussi les élastiques que l'on peut poser près des pieds de la chaise. Comme cela, les pieds peuvent être sur l'élastique et simplement bouger sans arrêt sans que cela ne dérange qui que ce soit de manière à pouvoir entrer dans cette bulle. Il y a des gens carrément qui vont utiliser des ballons comme siège. En bougeant sur le ballon, cela va permettre d'avoir une meilleure qualité d'attention et de concentration. Le tout est de trouver ce qui fonctionne pour l'étudiant, pour l'apprenant. Il y a des gens qui n'ont pas besoin de cela. Bienheureux soient-ils! Je les envie follement. Mais personnellement, je n'y arrive [00:21:00] pas. Dès que quelqu'un va se mettre à parler plus de trois, quatre, cinq minutes, si je n'ai rien dans les mains, ce n'est vraiment pas agréable. Généralement, j'en ai toujours à ma disposition parce que je les traîne avec moi dans ma sacoche. J'en ai partout, ils traînent partout, mais si je n'en ai ai pas à ma disposition, je vais utiliser des crayons, des trombones, des élastiques. N'importe quel objet que j'ai sous la main. Bon, ce n'est pas idéal parce que souvent les élastiques, ils finissent par s'envoler à gauche et à droite, c'est dérangeant. Si on est dans une classe, c'est encore pire, ce n'est pas idéal.

L'important, c'est que l'outil fonctionne à la fois pour le contexte et pour l'effet recherché. Petite anecdote, cela fait des années que je travaille en entreprise, en éducation. Quand nous avons monté tout le programme Amélio -surtout tous les et tous les outils que l'on utilise pour supporter ce programme, évidemment, il y avait une super grosse équipe de professionnels qui développait ces jeux pédagogiques, qui développait la [00:22:00] matière. Donc il y avait des enseignants, des enseignants du primaire au secondaire, des orthopédagogues, des scientifiques, des gens de tous les domaines. À un moment donné, tout le monde m'enviait, tout le monde me piquait mes fidgets.

J'ai donc été faire une commande à l'épicerie de fidgets et je suis arrivée avec une cinquantaine de fidgets pour l'équipe à l'époque -je crois qu'il y avait une trentaine de personnes. En trois secondes, tout le monde avait choisi. Des années après ,j'ai des employés qui utilisent encore ces mêmes fidgets et la plupart d'entre eux n'avaient jamais utilisé ça. Mais dès qu'ils ont commencé à les utiliser, ils se sont rendu compte que cela marchait vraiment bien. Par contre, il y en a trois ou quatre qui, au bout d'une heure, m'ont dit : "c'est tellement n'importe quoi ce que tu m'as donné, je ne suis plus capable de rien faire avec ça!". Bon, au moins, ils ont appris que ce n'était pas pour eux. Mais pour tous les autres, ils ont vraiment gagné en productivité -ce qui m'a bien arrangé. Ils ont trouvé plus de plaisir aussi, parce qu'il y a un grand plaisir à être [00:23:00] complètement concentré et absorbé sur ce que l'on fait ou sur l'objet d'une leçon passionnante.

‍