[00:00:00] Pour résumer, de manière à pouvoir enseigner efficacement, savoir attirer l'attention, orienter l'attention, mais surtout une fois que ça c'est fait, la maintenir. Et ça, ce n'est pas du gâteau. En fait, les meilleurs éducateurs, professeurs, coachs, une des choses qu'ils font extraordinairement bien, c'est être en mesure de maintenir l'attention, faire en sorte que tout le monde sont suspendus à leurs lèvres et veulent juste savoir la suite.

Ça, c'est l'objectif final. Parce que l'attention chez l'être humain n'est pas quelque chose de stable en permanence pendant des heures. En fait, l'attention elle fluctue, un peu comme les vagues d'un océan. Alors il y a des périodes où elle est très élevée, des périodes où elle est plus basse. Évidemment quand l'attention est basse, on n'apprend plus efficacement.

Le rôle du coach d'apprentissage ou de l'enseignant, c'est justement de faire en sorte qu'il y ait encore des vagues, [00:01:00] mais que ces vagues-là soient plus près d'une attention élevée que vers pas d'attention du tout, évidemment. Comment on va arriver à faire ça? C'est ce qu'on va explorer pendant ce module-ci.

Dans un premier temps, il y a d'autres phénomènes dans la nature comme ça, qui font en sorte qu'on a des moments éphémères. On pense que quelque chose est permanent, mais que finalement ce ne l'est pas du tout.

Le meilleur exemple que je peux donner à ce niveau-là, c'est la violette! L'odeur de violette, je la trouve extraordinaire, ça sent tellement bon. Et si vous avez déjà senti une violette, vous avez probablement remarqué qu'après quelques secondes, ça ne sent plus rien.

La fleur ne sent plus! Pourquoi? Qu'est-ce qui arrive? Bien en fait, c'est simplement qu'on a des petits récepteurs olfactifs qui capturent les molécules odorantes et c'est ce qui permet d'avoir le message au cerveau : "umm, ça sent bon!" Mais ces petits [00:02:00] capteurs-là, ils se fatiguent très, très vite. Ils perdent leur attention très, très vite.

Le cerveau dit : "ça fait trop longtemps qu'ils sont activés, on va laisser ça reposer, c'est quelque chose de constant". Et quand le cerveau évalue ça, "pouf!" ça disjoncte. Et on a beau sentir, avoir la violette sous le nez, ça ne sent plus rien. Parce que les capteurs, le cerveau ne l'interprète plus. Alors, qu'est-ce qu'il faut faire pour réussir à sentir à nouveau la violette?

C'est d'une simplicité sans borne : arrêtez! Et recommencez par la suite à la ressentir. À peu près vingt, trente secondes d'arrêt suffisent pour que, à nouveau, quand on la porte au nez, les récepteurs s'activent et disent au cerveau : "oohhh! Il y a une bonne odeur qui s'en vient".

Pour l'attention, c'est exactement la même chose. Comme humain, on a l'impression que tout le monde est très, très attentif. Il y a une expérience qui a été faite par des psychologues à cet effet-là, qui est fascinante. Ils ont pris des gens, [00:03:00] puis ils leur ont fait enfiler un chandail blanc, mais vraiment crotté; du type de chandail qu'on peut évaluer ce que la personne a mangé pour déjeuner, dîner et souper la veille. Et ils ont demandé aux gens : "à votre avis, dans une grande salle, quelle proportion des gens vont remarquer que votre chandail est horrible et qui vont vous juger là-dessus?"

La plupart des interlocuteurs ont communiqué qu'ils évaluent qu'à peu près la moitié, le trois quarts, certains quatre-vingt-quinze pour cent des gens vont s'en apercevoir. Il y en a même qui ont dit : "tout le monde va le voir, c'est bien évident, c'est souillé!"

Après ça, les psychologues ont fait un test, ils ont mis ces gens-là dans une salle, puis ils ont donné une tâche bidon à faire. À la fin de la journée, ils ont fait évaluer tous les gens qui étaient là en train d'effectuer une tâche bidon, à savoir qu'est-ce qu'ils avaient remarqué et ils avaient tous une série de questions. Et entre autres, il y avait des questions sur la personne en question.

[00:04:00] Alors, il l'avait décrit par ses cheveux : "oui, la personne qui avait les cheveux roux avec une queue de cheval, comment était-elle habillée? Quel est votre sentiment général envers cette personne?" Et de façon complètement inattendue, quand ils ont relevé le nombre des réponses, ils se sont rendu compte que l'immense majorité des gens n'avait tout simplement juste pas vu du tout le chandail.

En fait, il y avait à peine dix pour cent des gens qui avaient constaté que cette personne avait un chandail atrocement sale. Pourquoi? Parce que les gens ne sont pas attentifs, ils ne sont pas attentifs à mille choses qui les entourent. Comme ils ne sont pas attentifs, au quotidien, bien c'est certain que quand il y a un cours ou quand on écoute quelque chose, souvent l'esprit se met à voguer, à vaguer.

Et on le voit très bien dans une classe, le nombre d'élèves qui tombent dans la lune ou quand on explique quelque chose à quelqu'un, souvent on voit que l'attention n'est plus tout à fait là.

C'est un [00:05:00] des talents essentiels, fondamentaux pour un enseignant ou un coach d'apprentissage, d'être un maître dans la récupération de l'attention, de manière à la maintenir tout au long d'une longue période.

Alors, par exemple, un cours qui dure une heure, deux heures, une journée entière; il faut vraiment s'assurer d'avoir les bons outils pour, juste au bon moment, trouver le bon exercice, le bon outil pour récupérer, maintenir, réactiver l'attention générale de tout le monde ou simplement de la personne avec qui on travaille.

Dans ce module-ci, c'est de ça qu'on va parler. Comment maintenir l'attention pendant une plus ou moins longue période de temps, tout simplement? Il y a plein d'astuces, il y a plein d'outils. L'important, c'est votre personnalité, ce que vous aimez.

Ce que je vous conseille de faire, c'est, si ce n'est pas déjà fait, d'imprimer le "mindmap" sur l'attention et [00:06:00] d'annoter, entourer, faire des flèches pour identifier : "ah! Ce truc-là il me semble que ça va avec moi, je l'utiliserais". Bien entourez-le, soulignez-le et mettez-le en pratique. Dès que vous avez quelque chose à enseigner : implantez-le, testez-le pour voir comment ça va, comment ça fonctionne, est-ce que c'est efficace, moins efficace? Est-ce que vous êtes à l'aise, moins à l'aise?

Et c'est sûr que quand on essaie quelque chose de nouveau, parfois on est un peu moins à l'aise. Mais ça vaut souvent la peine d'essayer de se mettre au défi, d'essayer quelque chose que naturellement on n'aurait pas fait. Et des fois, on va se rendre compte que, wow, c'est ça qui donne le meilleur résultat.

Une des clés au maintien de l'attention, c'est le rythme. Le rythme du cours, le rythme de la parole, le temps. Alors pour maximiser l'attention, on sait que typiquement un adulte a environ entre dix et quatorze minutes de temps d'attention active. Plus que [00:07:00] ça, pouf, ça tombe. Et puis, il y a des adultes qui éprouvent des défis de déficit d'attention ou que pour eux, c'est plus difficile. Bien là, on va descendre la quantité de temps, on va se rapprocher du temps typique d'attention des enfants.

Les enfants, quant à eux, ça dépend énormément de l'âge. Vers trois ans, on est autour de deux, trois minutes. Quand les enfants entrent à l'école, à la fin de la première année du primaire, vers six, sept ans, on est typiquement autour de cinq à sept minutes.

Donc idéalement, sachant ça, quand on a de la vraie grosse matière importante, il faut s'assurer qu'on ne va pas dépasser des blocs de cinq à sept minutes pour les enfants jeunes, puis pour les plus vieux et pour les adultes bien, on peut monter à douze, quinze minutes, mais c'est pas mal le maximum qu'on peut aller chercher en attention maximale.

Après ça, évidemment, l'attention diminue, mais aussi la rétention parce que ce que la personne va [00:08:00] retirer de ce que vous dites, ce qu'elle va mémoriser est directement associé à son niveau d'attention. Donc l'essentiel, c'est d'avoir un rythme, de faire en sorte que les activités se succèdent rapidement.

Ça ne veut pas dire qu'on change de matière, ça veut simplement dire qu'on change quelque chose. Ça veut dire quoi changer quelque chose? On va changer de rythme, on va changer de mouvement, on va changer de posture, on va changer de ton de voix, on va changer de jeu, de type d'exercice, peu importe. Qu'est-ce qu'on va changer?

C'est exactement ce que vous allez découvrir sur le "mindmap".

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