Engagement physique

Résumé

Pour un apprentissage efficace, l'engagement physique est essentiel. Utilisez le jeu, les mouvements rythmés, et les rôles d'improvisation pour stimuler l'apprentissage. Les techniques incluent sauter à la corde, lancer un ballon, et se balancer. Ces méthodes ludiques augmentent la mémorisation et l'engagement des apprenants de manière interactive.

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Pour un apprentissage efficace, l'engagement physique est essentiel. Utilisez le jeu, les mouvements rythmés, et les rôles d'improvisation pour stimuler l'apprentissage. Les techniques incluent sauter à la corde, lancer un ballon, et se balancer. Ces méthodes ludiques augmentent la mémorisation et l'engagement des apprenants de manière interactive.

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Transcription

[00:00:00] S’engager cognitivement, c’est essentiel. Mais l’engagement physique l’est tout autant. Une des manières de favoriser de façon hyper efficace l’engagement physique est simplement de jouer. Parce que le jeu, c’est la façon par excellence pour les mammifères d’apprendre. C’est tellement essentiel que si je prends, par exemple, un lion dans la savane, et que je l’empêche de jouer, il est certain qu’il meurt excessivement rapidement. Parce que si on l’empêche de jouer, il n’apprendra jamais à chasser. Il n’apprendra jamais à réussir à se nourrir, à se camoufler, à se cacher, à se sauver. Alors le jeu est vraiment fondamental à sa survie.

Mais chez l’humain, ce n’est pas aussi dramatique. Le jeu reste quand même une clé extrêmement importante de l’apprentissage. Dans le jeu, tout le corps, l’esprit, tout est engagé et l’on ne [00:01:00] voit pas le temps passer. C’est ce qui en fait un outil d’apprentissage absolument formidable.

Dans le jeu, il y a des règles. Il y a aussi des rythmes, du temps, une certaine vitesse. Il y a une certaine répartition du temps. Quand je pense aux jeux d’équipe, il y a des règles qui vont énoncer ce que j’ai le droit de faire ou de ne pas faire. Puis chaque période va être arrêtée après un certain temps. Ce sont deux éléments hyper importants du jeu.

Quand on regarde le jeu en général, juste le fait de jouer, de faire des mouvements, c’est quelque chose qui va favoriser l’apprentissage de façon extraordinaire, en particulier pour la mémorisation.

On a vu précédemment le système de Leitner avec les flashscards. Mais il encore plus efficace de combiner ce système avec des mouvements répétitifs. Par exemple, si je veux [00:02:00] faire épeler un mot, je peux le faire épeler en sautant avec une corde à sauter ou avec un élastique comme dans une cour d’école. Je fais exactement la même chose: l’enfant est en train de -où l’apprenant, est en train de mémoriser l’orthographe du mot. Il est en train de le pratiquer, il verbalise. Mais le fait qu’il combine cela à un mouvement répétitif fait en sorte que la notion s’ancre dans le cerveau beaucoup, beaucoup plus rapidement. En plus, on peut le faire beaucoup plus longtemps parce que comme l’on est en mouvement, on voit moins de temps passer. Alors dans les anciens jeux de cour d’école, on peut jouer à l’élastique, au citron autour de la cheville, c’est-à-dire répéter en faisant tournoyer un citron autour de la cheville puis en répétant. Cela peut être des mots avec des noms de pays avec leurs capitales, cela peut être des multiplications en mathématiques, ou, comme je disais, l’orthographe d’un mot, le mot en français [00:03:00] et sa traduction dans une langue étrangère que l’on parle. Cette méthode est absolument géniale, cela marche bien, c’est merveilleux!

L’apprentissage est rapide et c’est surtout très très fun. Tous ces jeux-là de répétition, ces jeux avec une corde à sauter qui me fait sauter ou un ballon que je vais lancer contre un mur, un ballon que je vais lancer dans les airs… Le simple fait d’exécuter ces mouvements-là fait en sorte que je me rends compte que je suis en train de vraiment marteler une tâche. Le stress tombe à zéro. Un des pires ennemis de l’apprentissage: l’ennui. Là, ce pire ennemi n’est plus ! J’élimine les éléments qui nuisent à l’apprentissage avec un mouvement idéalement automatisé. Ces exercices peuvent se faire dans des zones très restreintes. Par exemple, dans une classe, je peux avoir un ballon que les enfants lancent en l’air.

Plus généralement, cela se fait relativement bien. [00:04:00] Si l’on veut faire un jeu qui demande un peu plus de place, on peut carrément déplacer l’apprentissage dans une salle plus grande ou dans une cour d’école. Les enfants peuvent aussi, par exemple, avec la corde à sauter, réciter en sautant seuls. Mais ils peuvent le faire aussi trois par trois par exemple.

Deux enfants qui tiennent une corde, un troisième, qui saute. Dans la mesure où les trois enfants sont engagés cognitivement en plus d’être engagés physiquement dans ce jeu-là, et bien les trois sont en train d’apprendre. En même temps, ils ne s’épuisent pas trop, parce qu’évidemment sauter à la corde pendant une heure et demie, c’est plutôt exigeant.

On peut -et ce qui est important, faire des gestes ou des jeux que l’enfant aime tout simplement. Faire des mouvements idéalement avec des rythmes répétitifs. C’est vraiment ce qui est le mieux quand on parle de rythmes répétitifs. Mais c’est sûr qu’une corde à danser est une valeur sûre, il est certain qu’ un [00:05:00] élastique, ou que le lancer de ballon vont apporter ce rythme répétitif recherché.

Est-ce que j’ai absolument besoin de beaucoup de place pour faire cela? Pas du tout. Je peux m’engager physiquement sans nécessairement avoir besoin d’outils comme une corde à danser, un élastique etc., je peux faire tout cela tout seul. Pendant ce temps-là, le rythme devient la chose la plus importante.

Pour combiner le mouvement au rythme, on peut faire des balancements. Les balancements sont utilisés pour mémoriser depuis la nuit des temps. En fait, ce sont les religieux qui nous ont apporté cet outil-là. En effet, dans plusieurs religions, les gens devaient mémoriser des textes sacrés. Souvent, ces textes font des pages et des pages, sinon des volumes entiers. Ce n’est vraiment pas évident de mémoriser dans des conditions comme celles-là. Alors pour pouvoir faciliter le travail, ces écoles de pensée, ces religieux, ont commencé à faire [00:06:00] bouger de façon rythmique leurs apprenants. Je ne parle pas d’une religion spécifique.

Les musulmans vont faire des mouvements répétitifs, des mouvements de tout le corps, en répétant. Les juifs vont le faire aussi en se balançant souvent en avant, en arrière. Les moines bouddhistes vont souvent le faire de façon mobile, en étant debout, en bougeant physiquement. Alors vraiment, on ne parle pas que d’une religion.

Tout le monde a découvert que dans le fond -ce cela partout dans le monde et peu importe la religion, que cela fonctionne. Et cela, bien avant que l’on puisse commencer à étudier le cerveau! C’est quelque chose qui date de centaines, sinon même de milliers d’années. Comment peut-on reproduire ça? Accélérer de façon spectaculaire la vitesse de mémorisation? En utilisant un mouvement simple, et tout simplement en se balançant. En se balançant sur une chaise, par exemple. Si je veux mémoriser les flashcards et qu’en plus de mémoriser, je fais un [00:07:00] balancement comme cela, en avant et en arrière, je vais accélérer la vitesse de mémorisation grâce à la circulation probablement rythmée du liquide céphalo-rachidien dans la colonne vertébrale. Je peux aussi me balancer de gauche à droite pour les gens qui vont préférer cela. Je peux le faire évidemment sur ma chaise. Je peux le faire à terre, mais je peux aussi le faire debout. Les enfants adorent ça, c’est pratique, et cela prend une seconde de faire lever des enfants dans une classe. On peut faire cela avec des adultes, n’importe où, dans n’importe quelles circonstances. C’est très facile. En plus, cela s’apparente à une pause pour le cerveau, et ce, même si l’on est en train d’apprendre. Parce que dès que le mouvement change, qu’il se passe quelque chose, que c’est le fun, que l’on change de place, que l’on change de position, c’est comme si l’on rafraîchissait l’esprit pour faciliter l’apprentissage.

Alors évidemment, on peut se mettre debout, se balancer en avant, en arrière, sur le côté. On peut aussi faire des [00:08:00] mouvements répétitifs, comme marcher par exemple le long d’un corridor, marcher de long en large. Personnellement, ça, c’est ma méthode! Je peux passer des heures et des heures à marcher, à faire des allers-retours sur une courte distance pour mémoriser.

J’ai fait cela pendant toutes mes études et encore aujourd’hui, quand je veux mémoriser quelque chose, je ne peux pas le faire autrement. Il est tellement inefficace pour moi de le faire d’une quelconque autre façon. Pour les enfants en classe, la méthode qu’ils préfèrent est de tourner en rond. Alors on déplace. S’il y a des pupitres, on met tout au milieu et on les fait tourner le long de la classe.

Sinon, je veux dire que l’on n’a pas besoin d’un grand espace. Chez Amélio, les enfants se mettent simplement l’un derrière l’autre à la queue leu leu, et ils tournent. L’important est de ne rencontrer aucun souci visuel. Il ne doit pas y avoir d’obstacle dans le chemin. Les enfants, évidemment, gardent une certaine distance les uns après les autres. Mais une fois que l’exercice a commencé, après une trentaine de secondes, il [00:09:00] peut durer quinze, vingt minutes. On entend juste les pas martelés, seuls, comme à l’armée.

Il faut juste marcher tout simplement en rond et la vitesse de mémorisation est spectaculaire. Personnellement, comme présentement, je travaille avec des enfants plus jeunes, on va effectuer cela par tranche de cinq à dix minutes. Je ne ferai pas cela pendant deux heures, mais ces périodes sont fantastiques. Je fais cela, par exemple, quand je donne de nouvelles définitions en mathématiques. C’est très très très efficace. Dès que je les ai données, ma révision après une heure, elle se fait souvent comme cela, en faisant justement des mouvements rythmiques et répétés. Donc les mouvements en rythme et répétitif, c’est encore mieux. On peut utiliser ou non des objets.

Un autre type de jeu hyper hyper utile en apprentissage est la catégorie des jeux de rôle et d’improvisation. Dans l’engagement cognitif. On a appris que, entre autres, une des meilleures et plus performantes façons de mémoriser et [00:10:00] d’apprendre efficacement est de réenseigner.

Non seulement je m’assure que ce qui a été appris est appris, mais plus que je comprends profondément pour pouvoir enseigner. Si je ne comprends pas profondément, cela se traduit tout de suite. C’est évident, on le voit. Alors ça permet à l’étudiant d’avoir une rétroaction immédiate, de savoir sur quoi il faut qu’il travaille pour améliorer le niveau de mémorisation.

Quand on fait des mises en situation, ce qui est génial, c’est que l’on peut tester la connaissance, mais pas uniquement dans la situation présentée, dans plusieurs contextes différents. Est-ce que mon apprenant a suffisamment compris et assimilé ce que je lui ai enseigné pour pouvoir à brûle -pourpoint, réutiliser cet apprentissage dans un contexte complètement différent?

C’est ce que cela permet de faire.

Alors mécaniquement, au niveau de la révision et de la mémorisation, il s’agit d’ un outil [00:11:00] merveilleux. Mais en plus l’on joue, plus l’on peut rigoler, plus l’on peut se tromper. Et c’est l’intérêt. Le jeu est extraordinaire. On peut se tromper pour apprendre, mais on ne peut pas apprendre sans faire d’erreur.

Alors mettre un cadre de jeu où se tromper est, non seulement correct mais souhaitable, c’est extraordinaire pour pouvoir mémoriser facilement. Clairement, donc, en faisant des mises en situation, chaque enfant va personnifier diverses postures, diverses positions et l’on va pouvoir aussi comme coach, comme enseignant, valider. Parce que dans les impros, à un moment donné, il faut juste s’amuser. Mais si ce n’est pas maîtrisé, en tant que coach, on peut le constater, le noter et revenir sur l’enseignement en question.

Alors on peut aussi faire de l’improvisation spontanée en disant: « Vous avez une improvisation mixte d’une minute sur tel thème. », évidemment, on va choisir les thèmes en fonction de ce qu’il y a à apprendre. On peut aussi mettre des nouvelles contraintes: « vous devez utiliser ces trois mots [00:12:00] suivants ». Puis, on va choisir trois nouveaux mots que l’on veut valider comme acquis, compris, maîtrisés.

L’improvisation est extraordinaire. On peut aussi mettre des mises en situation, reproduire un contexte réel: jouer au restaurant, jouer au banquier, faire semblant que l’on est en train de faire un échange commercial, de remettre de la monnaie. Je vais valider tout de suite si l’enfant a compris comment faire des soustractions, des additions en calcul mental, s’il est capable ou non.

S’il n’est pas capable, il ne sera pas capable de remettre les faux billets pour les besoins de la cause. Alors la seule limite, c’est votre créativité et votre imagination, ce que vous venez de proposer. Comment peut-on créer une mise en situation pour faire cela efficacement? Les enfants peuvent se transformer en détectives, en chercheurs, en médecins si on utilise l’anatomie. D’ailleurs, avec un des jeux Améio, on peut justement étudier [00:13:00] comme un médecin tous les systèmes du corps humain comme les organes, en faisant des diagnostics sur notre patient et en trouvant ses problèmes, en déposant les cartes sur son corps. Mais super rapidement, en faisant ce jeu hybride de mise en situation, les systèmes du corps sont acquis, on se trompe, on se souvient et tout le monde apprend, révise en même temps, et c’est la beauté de la chose.

N’hésitez pas à le faire. Nous n’avons pas besoin de faire non plus une grande cause, prendre six mois pour faire une mise en situation! Ça peut être: « OK, tout le monde deux par deux. Prenez votre partenaire à côté. Mise en situation: la personne a fait telle chose. La personne B fait telle chose. Vous avez une minute. ». C’est très très court, cela peut être excessivement court. C’est juste que l’on n’a pas nécessairement l’habitude de faire cela. Mais c’est vraiment une habitude à prendre parce que tout cela donne des résultats spectaculaires.

Alors oui, au niveau de l’engagement physique, il est important de jouer. Mais le deuxième élément [00:14:00] hyper important est l’ambiance. Vous allez me dire que l’ambiance est le jeu. Certes, ils vont pas mal ensemble, ils sont proches. Effectivement, ça va bien ensemble.

L’ambiance renvoie à l’atmosphère générale. La science a découvert que certains morceaux de musique vont favoriser certaines ambiances. Par exemple, la musique baroque est excessivement efficace quand on fait des mathématiques.

On dirait qu’elle structure l’esprit d’une certaine manière et cela est extrêmement efficace. Je ne parle pas de musique super forte, mais d’une belle musique de fond qui est très agréable. De la même façon, les musiques pour orchestre sont hyper efficaces pour augmenter le niveau de créativité.

Moduler l’ambiance en mettant une ambiance musicale est vraiment extraordinaire. Le seul élément auquel il faut faire attention, c’est de s’assurer qu’il n’y a pas de parole, parce que cela va nuire à l’apprentissage. Mais le fait de dire : « ok, c’est un moment de mémorisation avec les flashcards, tout le monde debout, on va simplement se balancer sur [00:15:00] place et au rythme de la musique ». Les enfants, les apprenants ont l’impression qu’ils sont en pause, qu’ils sont vraiment dans une période d’apprentissage hyper intense.

Alors jouer avec l’ambiance musicale, jouer avec les sons, c’est efficace. J’ai même un professeur, à un moment donné, il y avait carrément une espèce de bout de batterie à côté de son bureau. Il faisait *bruits de percussion », il faisait un mouvement de batterie, il faisait des rythmes de batterie. Quand il y avait quelque chose d’intéressant, qu’un élève avait bien réussi, qu’il voulait avertir d’un fait important, il disait en grandes pompes : « Je vous présente… ». Le fait d’utiliser le son comme cela, alors oui, on le fait pour attirer l’attention, mais on peut le faire aussi pour créer une ambiance plus agréable.

Le silence, c’est souvent quelque chose que l’on oublie au niveau de l’ambiance, on ne peut pas avoir un silence de grande, grande, grande qualité.

Pour pouvoir s’engager physiquement, [00:16:00] s’engager à tous les niveaux, parfois on va faire appel à des « bouchons », à des « coquilles » ou juste cadrer un temps donné et dire à tout le monde « Là, vous allez vous lever debout pour lire ce que vous avez à lire, vous pouvez vous balancer en même temps, mais je veux le silence absolu. ». Dans une classe où il y a plein d’étudiants, je ne peux pas maintenir cela longtemps, mais pendant les cinq minutes où j’ai pu le faire bien, j’ai créé un engagement. L’enfant se remet debout, l’apprenant se remet debout, il se balance, il se passe quelque chose.

Le silence est un outil vraiment génial pour travailler sur l’ambiance.

L’esprit de groupe -tout ce dont on parle depuis le début, est de créer un esprit de groupe. Il est certain que l’engagement physique, quand l’on est tous en train de marcher en cercle, à la queue leu leu, en mémorisant ensemble, tout le monde est engagé physiquement. Mais on sent que l’on fait partie d’un gang, d’un [00:17:00] groupe. C’est fun, on voit les autres, on est conscient d’eux, on n’est pas tout seul, et pour apprendre, le fait d’être avec des gens aide beaucoup. Le fait, par exemple, avec des flashcards, de travailler deux par deux va favoriser les travaux d’équipe. Cela en vaut vraiment la peine.

Modifier des fois les modalités de travail : faire travailler par deux, par trois, par quatre. Dès qu’on fait travailler par groupe, physiquement, on est obligé de se déplacer dans l’espace, de réorganiser l’espace, les bureaux, de s’asseoir autrement, ça peut être assis, ça peut être debout. Assurez-vous de faire travailler en équipe, les gens ensemble et simultanément, de les engager physiquement en leur faisant adopter des postures, avec des façons de travailler dans l’espace qui sont différentes de l’habitude. En même temps, tout cela va permettre de réactiver l’attention.

On veut aussi utiliser, idéalement, tout ce qui se réfère à la luminosité.

Alors il est certain que faire certaines [00:18:00] expériences ou exercices, se balancer avec de la lumière plus claire, plus faible; de se mettre devant une fenêtre, va changer l’ambiance intérieure des étudiants, mais aussi extérieure. Si vous pouvez jouer avec la musique, c’est quelque chose d’hyper efficace.

Les odeurs aussi font partie de l’engagement physique, de l’engagement des sens.

Le fait de sentir certaines odeurs, j’en ai parlé précédemment, par exemple, certaines huiles essentielles comme les huiles de menthe ou de citrus pour augmenter la concentration, est quelque chose de particulièrement efficace. Mais le simple fait de mettre un diffuseur d’huiles essentielles dans la classe, ou même d’ouvrir les fenêtres pour que ça sente meilleur à l’intérieur créé, en soi, un engagement physique qui peut être très intéressant. En effet, je réactive l’attention. C’est fun quand ça sent bon! Alors il y a certaines journées où j’aime bien mettre des huiles essentielles de pin. C’est quelque chose que, généralement, les jeunes aiment. Ils adorent aussi la mandarine, je ne [00:19:00] sais pas trop pourquoi, mais cela marche bien!

Cela crée une atmosphère, une ambiance favorable à l’apprentissage et surtout hyper agréable. Dans la porte de l’attention, j’ai beaucoup parlé de repos actif. Il est important d’en faire parce que cela aide infiniment, tant à attirer l’attention, qu’à orienter, qu’à maintenir l’attention. En fait, pour moi, les repos actifs sont vraiment les éléments qui vont rythmer un cours, une leçon.

Changer d’air, changer de posture, changer d’idée pour pouvoir renouveler l’intérêt des enfants.

Quand on parle d’engagement physique, les repos actifs sont vraiment le souhait de l’engagement physique. C’est-à-dire que l’on va combiner un repos actif avec, souvent, des récitations, des mots que l’on va répéter.

Je vais l’utiliser comme je l’utilisais quand je parlais d’attention, mais je vais juste, en plus, rajouter une couche, [00:20:00] puis utiliser le repos actif. En même temps, je vais utiliser de la répétition de mots, des définitions que l’on va répéter en groupe, puis généralement dans le cas où je fais des repos actifs pour engager physiquement mes apprenants, je vais les faire avec eux. Peu importe le repos que je vais choisir, je vais le faire avec eux. C’est moi qui vais initier, dans le fond, ce que je veux qu’ils répètent en même temps.

Alors quand on voit le repos actif, nous faisons appel aux mêmes outils, aux mêmes techniques. Tout ce qui change, c’est l’intention. En changeant d’intention, en faisant en sorte de l’utiliser comme un outil d’engagement physique, je peux l’utiliser comme engagement physique juste pour récupérer l’attention -je récupère l’engagement physiquement, mais aussi carrément comme support à la lecture, comme support à la récitation, comme support à l’utilisation des flashcards, comme support à la mémorisation.

Ce ne sont pas nécessairement tous les repos actifs qui peuvent [00:21:00] se transférer dans l’engagement physique pour mémoriser, mais il y en a vraiment beaucoup et c’est facile.

Vous avez vu tout ce dont on a déjà parlé. Là, seule l’ imagination est la limite. Je veux dire que n’importe quelle activité qui est brève, entre une et trois minutes, qui permet de changer d’idée, changer de position, changer d’air, de parler, de faire des mouvements, fait renaître l’engagement physique. En même temps, c’est super pour soi, une petite couche de révision, très efficacement, mine de rien, les enfants adorent cela.

Un autre élément de l’engagement physique, c’est évidemment la manipulation. Le fait de manipuler des objets va évidemment stimuler le sens du toucher. Manipuler va aussi stimuler un autre sens qui s’appelle la proprioception. Si cet objet-là, je le lance ou que je le fais bouger, je vais venir stimuler le système vestibulaire, le septième [00:22:00] sens. Le fait de manipuler va vraiment ancrer l’information. Ce qui est génial aussi, c’est que quand je manipule, je suis en train d’enrichir mes liens neurologiques. Un des effets secondaires positifs, extrêmement positifs, de l’engagement actif est justement d’enrichir les liens neuronaux.

Quand je suis en train de manipuler, en plus de faire un effort de compréhension ou de mémorisation, je vais multiplier, augmenter le nombre de zones du cerveau qui travaillent de façon simultanée. Alors, par exemple, si je donne une leçon sur les hommes préhistoriques, je peux remettre de la pâte à modeler aux enfants et à chaque homme préhistorique que je décris, ils devront sculpter une de ses caractéristiques principales, ou une des caractéristiques qu’ils choisissent.

Par exemple, pour l’Homo habilis, je peux leur faire sculpter un bâton. Eux peuvent décider de sculpter un bâton, ou une pierre qui a permis des éclats comme un bout de [00:23:00] silex. Pour l’Homo Erectus, il pourrait tout simplement me sculpter un feu. Je pourrai leur faire dessiner ça, c’ est hyper efficace. Alors j’adore la pâte à modeler comme support. Il y a aussi la manipulation simple. Par exemple , chez Amélio, la grammaire est beaucoup enseignée avec des  » blocs » de grammaire.

Ces blocs-là, évidemment, représentent des manipulables fabuleux. Mon cube devient une boîte magique, une boîte dans laquelle je peux mettre des choses. Les choses que je peux mettre dans ma boîte se nomment « des noms ». En somme, 98% des noms peuvent se mettre dans une boîte -si ce n’est pas plus. Je peux mettre « chaise » dans une boîte, je peux mettre « ciel » dans une boîte gigantesque certes, mais je pourrai la mettre dans une boîte normale aussi. Donc la plupart des noms se mettent dans une boîte.

Le fait de faire manipuler le cube à l’enfant, fait qu’il comprend de façon beaucoup plus précise ce qu’ est un nom. Il est également [00:24:00] capable de figurer ce qu’est une conjonction. Dans notre système de grammaire, la conjonction, c’est un pont. En manipulant la forme de pont, puis en mettant physiquement le pont entre deux mots, deux bouts de phrase, deux phrases pour illustrer ce que fait ma conjonction, cela devient beaucoup plus clair.

Alors le plus souvent, dès que l’on peut faire manipuler les enfants, j’aime aussi leur faire réaliser des mind maps avec des objets pour organiser l’espace, faire des organisateurs, et cela juste avec des objets, avec des cordes, avec des brins, des bouts de bois, des petites roches pour définir où vont les choses.

Puis après cela, on place les mots dans l’organisateur, dans le mind map que l’on a pu créer sur son bureau ou par terre par exemple. Alors le fait d’utiliser des objets permet justement de mieux conceptualiser. La conceptualisation, c’est être capable de traduire en quelque chose de maîtrisable, de [00:25:00] visible, de valable.

La matière va structurer d’une certaine manière la connaissance. Puis des fois, je me souviens -il y a quelques années, quand mon plus premier enfant était jeune, de mon amoureux au restaurant qui était en train de lui expliquer comment fonctionnaient les taxes. Il s’est mis à lui expliquer le système de taxation avec des petits sachets de sucre qu’il y avait sur la table. Il a expliqué comment on répartissait pour le gouvernement, pour les individus, etc. C’est cela manipuler. Manipuler, puis utiliser des objets divers. On n’a pas besoin d’objets sophistiqués. N’importe quel petit caillou, bout de bois fait l’affaire. Mais le simple fait de placer les objets en expliquant semble structurer l’information dans la pensée.

On peut aussi valider efficacement par le biais des objets si un acquis a bien été [00:26:00] maîtrisé ou pas. Alors les objets, évidemment, en mathématiques, ils devraient être omniprésents dans pratiquement tous les enseignements. Mais en français aussi ils sont vraiment, vraiment, vraiment utiles, importants. Puis, n’attendez pas d’avoir des objets sophistiqués qui coûtent chers. N’importe quel objet peut faire l’affaire. Au lieu de simplement faire des traces au tableau, faire mobiliser physiquement les enfants, de les faire se lever debout, et de les mettre en cercle et de faire quelque chose avec des objets en expliquant sur le sol immédiatement je n’ai plus le même niveau d’engagement.

Les enfants changent de posture, ils sont plus engagés de la même façon. Moi, je suis en train de montrer des choses avec des objets. Je peux leur dire après cela de retourner à leurs bureaux deux par deux, de se réexpliquer la notion entre eux avec des objets qu’ils choisissent. Et cette façon d’approcher l’enseignement permet vraiment de bien configurer la notion, de formater le cerveau efficacement, mais aussi d’engager [00:27:00] physiquement, par les sens, par le mouvement, de façon optimale l’enfant, l’étudiant, l’apprenant.

Quand je parle d’engagement physique, le premier élément qui me vient à l’esprit est vraiment la posture.

J’en ai déjà parlé précédemment, quand on est tout affalé, l’information entre l’extérieur et le cerveau ne se rend pas de façon optimale. Le fait d’adopter des postures d’écoute est quelque chose d’extraordinaire. La posture de base très simple: il faut que la colonne vertébrale soit aligné, le menton relevé, je suis en ouverture, les épaules aussi mises vers l’arrière. Je suis en ouverture. Inconsciemment je dis que je suis prêt à recevoir. Alors c’est une bonne façon de dire aux jeunes « tout le monde debout, mettez-vous bien droit, tiré comme si vous aviez un fil qui vous tire vers le haut, aligné, la colonne vertébrale droite, on met les épaules vers l’arrière, on lève le menton. Puis pour les trois prochaines minutes, vous allez m’écouter dans cette position-là ». Finalement, ça change tout. J’ai engagé à la fois physiquement, et à la fois mentalement. J’ai [00:28:00] attiré l’attention, j’ai tout fait en même temps. Et ça, ça crée un effet vraiment extraordinaire sur le degré d’écoute, sur la qualité de l’écoute, de l’entente.

C’est une forme d’engagement physique qui est vraiment super efficace.

Il y a d’autres enseignants qui ont plein d’autres postures. Je pense à Melove qui enseigne les sciences et les arts, qui va utiliser une posture de guerriers où les mains sont sur les hanches. Dès que les enfants se mettent comme cela, ils se sentent forts, ils semblent bien, cela fait monter leur confiance en eux.

Si la confiance en eux est montée, ils pensent qu’ils peuvent apprendre plus vite. Ils sont confiants. Ils apprennent donc par le fait même, plus vite. C’est une vraie prophétie qui s’auto-réalise. Alors si on peut mélanger tout cela, la posture, le mouvement, on obtient des résultats vraiment extraordinaires.

Si on revient sur le mind map, un autre élément que j’utilise très souvent pour engager physiquement les enfants, [00:29:00] c’est le vote. J’adore les faire voter. Pour tout dire, je ne plus d’examen à choix multiples. Je vais faire les choix de réponse sous forme de votes. Quand je veux juste faire un petit quizz, valider la compréhension. On va voir dans la rétroaction que plus souvent on fait cela, mieux on se porte.

Mais le fait de faire voter « Est-ce que vous votez pour A, B, C ou D? », est souvent, avec le temps, répétitif. Je vais faire voter de plein, plein, plein, plein, plein de façons différentes. Première façon de faire -en quelque sorte, voter, c’est de les faire se positionner le long d’une ligne et de dire aux enfants « ensemble, concertez- vous, j’aimerais que vous positionnez le long de cette ligne ces personnages historiques selon leurs années de naissance, selon leurs époques historiques. Sur cette ligne, les moyens de transport qui ont le moins de roues, à ceux qui ont le plus de roues’. Ils vont, d’une certaine façon, eux-mêmes décider.

[00:30:00] Après cela, on les fait venir. On demande : « ok, qui pense que votre réponse est exacte? Votez oui, votez non ». Alors les votes: le vote oui et le vote non , main fermée et main ouverte. J’utilise cette méthode très très fréquemment. Après cela, on peut faire voter par diverses possibilités. Possibilité 1, possibilité 2, possibilité 3, possibilité 4. On peut utiliser tout simplement les doigts. On peut utiliser le langage des sourds pour faire « A, B, C, D » par exemple. On peut utiliser, par exemple, quand j’étudiais les angles, A était l’angle aigu, B était l’angle droit, C était l’angle obtus. Alors le nom des angles étaient sur des fanions mignons avec tout simplement la le geste, et quand je leur posais une question, ils devaient me répondre avec l’angle.

Les « fanions mignons » sont un outil que j’utilise à mille et une sauces, parce qu’ il s’agit vraiment d’un outil très efficace pour faire engager physiquement les enfants. Il s’agit tout simplement de petits drapeaux qui peuvent se poser sur un bureau -très courts, mais que l’on [00:31:00] peut aussi mettre sur le sol. Plus ils tiennent bien debout, plus on peut les monter jusqu’à la hauteur d’un adulte. On peut vraiment les moduler et choisir la hauteur que l’on veut adopter. Puis, tout simplement, au lieu d’avoir un drapeau, il y a une pochette où je peux insérer des quartiers de l’information.

Alors quand je fais voter les enfants, c’est une façon par laquelle je peux procéder, « mettez tel élément dans tel ordre » . Après cela, nous allons voter pour celui qui l’a mieux fait ou n’importe quelle information sur ce pays. Donc les fanions, pour moi, c’est un super bon outil d’engagement physique.

D’ailleurs, tous les objets Amélio sont vraiment extraordinaires, qu’il s’agisse du bandeau d’aventurier, j’en parlerai plus tard, où je colle une carte sur le front, puis s’en suit une mini improvisation, comme on l’a vu, mon engagement physique en improvisation est extrêmement important.

Par exemple, j’ai un personnage historique, je dois poser des questions à mes pairs pour deviner de quel personnage il s’agit. C’est une [00:32:00] façon de l’utiliser. Il y a cinq jeux différents que l’on peut faire avec le masque d’aventurier. On a des dés géants, c’est super utile. Par exemple, dans un dé, je peux mettre « première personne du singulier », » je tu il nous, vous, ils » -les pronoms, puis je peux mettre des temps de verbe dans l’autre dé, et prendre un troisième dé avec les noms de verbes et là, ils lancent les dés et ils vont devoir conjuguer le verbe au bon temps avec le bon pronom, et donc le verbe qui était défini.

Juste le fait d’utiliser des dés fait exactement la même chose que s’ils faisaient des exercices dans leur cahier. La seule différence, c’est que je suis en train de créer un engagement physique efficace.

Probablement que le meilleur outil que l’on a développé pour créer de l’engagement physique, ce sont les dossards. On a des dossards avec des velcros, qui vont avec des petites pochettes qui ont aussi des velcros. Je peux insérer n’importe quoi dans ces pochettes et faire une espèce de jeu de tags. Alors par exemple, je fais positionner tous les chiffres à l’avant du corps et les enfants doivent par exemple trouver [00:33:00] le plus grand nombre de chiffres pairs ou de chiffres impairs, ils devront les arracher. Pour commencer, je les ferai mettre en arrière, évidemment, ils sont en train de jouer donc je les collerai en arrière sur les velcros. Ils devront donc les arracher dans le dos de leurs amis pour mettre par exemple les chiffres pairs à l’avant. Si je veux travailler avec les différents organes des cellules, disons les organelles des cellules végétales et animales.

Je peux avoir des jeunes qui sont identifiés sur le dossard comme étant des cellules végétales, d’autres animales. On met plein de mots pêle-mêle, et ils doivent trouver les bons mots pour aller avec leurs cellules par exemple. Ce sont toutes des manières d’engagement physique, qui passent par le jeu et ça, c’est vraiment important.

C’est pour cela que l’on a même développé des outils hyper polyvalents qui peuvent évidemment être utilisés avec les jeux Amélio, mais qui peuvent aussi être utilisés avec n’importe quel matériel pédagogique. Cela favorise de façon extraordinaire l’engagement physique.

C’était une petite digression.

Pour revenir à mes votes finalement, on peut voter avec le [00:34:00] dossard ou même avec les masques d’aventurier. On peut les utiliser de façon différente. Je fais souvent faire des votes sur une ligne droite. Je vais faire des votes avec les mains ou même avec des positions qui impliquent tout le corps. Je peux faire des votes aussi avec les murs. Les enfants adorent cela. Je peux avoir le mur « Oui », et le mur « Non », je peux avoir quatre murs.

« Quel type d’apprenant êtes-vous? Analytique, dynamique, explorateur ou relationnel? ».

C’est quelque chose que l’on va vraiment beaucoup approfondir dans le cours de coaching, parce que c’est vraiment un modèle qui facilite le travail de l’enseignant ou du coach, de savoir à quel type d’apprenant je vais travailler parce que ça va permettre de choisir plus efficacement le bon jeu, le bon outil pour aider l’élève, pour débloquer un apprentissage au bon moment.

Alors par exemple, j’ai quatre types d’apprenants. Les dynamiques, ceux qui bougent beaucoup, les relationnels, ceux qui ont besoin de [00:35:00] communiquer, d’interagir, les explorateurs, ceux qui ont besoin de faire des essais et erreurs, des tâtonnements, puis les analytiques, qui aiment bien lire, écrire, apprendre dans des livres.

Mais je peux leur demander selon eux quel type d’apprenant ils sont. Ils vont aller se positionner. Mes murs peuvent correspondre à A, B, C et D. On fait un questionnaire à choix de réponses avec les murs. C’est super fun et là, c’est un jeu pur pour les enfants.

Je suis vraiment en train de leur faire faire par exemple un questionnaire, un quizz éclair pour valider des connaissances. Cela n’a pas besoin d’être systématiquement fait sur papier pour que je voie qui a compris et qui n’a pas compris.

C’est ce qui en fait une façon de voter extraordinaire.

Alors pour moi, j’utilise le vote à toutes sortes de sauces, même si c’est tiré par les cheveux! Parce que la réponse des apprenants -peu importe leur âge, peu importe la condition, fonctionne tout le temps, c’est merveilleux.

En résumé, nous avons fait un tour des divers engagements physiques.

[00:36:00] Donc si on reprend depuis le début, pour réussir à apprendre efficacement, il faut que j’ai l’attention de mes élèves, que je l’attire, que je l’oriente et que je la maintienne tout au long de l’apprentissage pour avoir un bon niveau de concentration. Ensuite que je les engage autant mentalement que physiquement, parce que si les enfants ou les apprenants ne sont pas engagés, la mémorisation et la compréhension ne se feront pas, ni optimalement, ni efficacement.

C’est donc l’essentiel, c’est fondamental. Toutes les publications en neurosciences martèlent cela. Alors c’est quelque chose à garder en tête et surtout, à implanter le plus rapidement possible!

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