Apprendre à se motiver à avoir un moteur interne qui nous pousse à aller plus loin, à faire encore mieux, c'est quelque chose de très, très, très important pour la réussite de l'enfant, que ce soit au niveau scolaire ou de sa vie professionnelle. Alors, comment arriver à faire ça? Dans le module de formation, il y a tout un chapitre sur la motivation où chaque élément est vraiment longuement élaboré.
Si vous voulez pousser un peu plus loin, je vous invite à aller consulter ce module-là où il y a des dizaines de capsules qui vont vous appuyer dans toutes les ficelles et les leviers que vous pourrez tirer pour motiver un enfant. Alors, comment motive-t-on? En fait, il y a quatre leviers motivationnels très puissants qui peuvent être utilisés individuellement ou conjointement.
Les trois premiers sont des leviers positifs. Alors, la rétroaction : quand l'enfant fait quelque chose, je vais lui donner du feedback. Je vais lui offrir une rétroaction. On va discuter de ce qui aurait pu être mieux fait ou moins bien fait et lui donner une petite tape sur l'épaule pour ses bons coups.
Ensuite, il y a le recadrage. Quand un enfant fait quelque chose, mais pas nécessairement de la bonne manière, je vais lui poser des questions ou saupoudrer des suggestions pour ouvrir son univers des possibles et lui permettre de voir la problématique ou ce qu'il a accompli d'une manière différente. Le recadrage va souvent aider un enfant à débloquer quelque chose où il était un peu coincé.
Ensuite, évidemment, il y a le renforcement positif. Il y a plein de manières de faire du renforcement positif. Évidemment, c'est toujours préférable d'utiliser les renforcements positifs qui vont stimuler la motivation interne de l'enfant. Alors, plutôt que de lui donner un bonbon quand il a réussi quelque chose, il vaut mieux, quand il a cumulé plusieurs réussites, lui donner un privilège et faire une activité géniale avec lui. Peu importe ce que c'est, cela dépend des enfants.
Et finalement, il y a les conséquences. Avec certains enfants, il faut faire appel à des conséquences parce que sinon, mettons que leur motivation n'est pas tout à fait au point. Alors, on doit utiliser des conséquences avec parcimonie, toujours en combinaison avec soit la rétroaction, les renforcements positifs ou la rétroaction. En utilisant de façon harmonieuse ces quatre leviers, il n'y a aucun doute qu'on est capable de donner l'impulsion interne qu'il faut à l'enfant pour être motivé et aller de l'avant.
Analytique: Une bonne manière de stimuler la motivation intrinsèque de l'enfant tout en effectuant du renforcement positif, c'est de s'asseoir avec l'enfant et de trouver une dizaine de choses qu'il aime par-dessus tout, des éléments qui vont augmenter sa motivation à faire des choses qu'il aime plus ou moins.
Alors, de prendre ces éléments-là et faire 15 minutes de tablettes, se coucher 15 minutes plus tard, écouter un petit bout de film avec maman ou papa, peu importe ce que l'enfant aime. On va écrire 10 éléments sur des petits bâtons. Alors, des petits bâtonnets de bois, ça fait très bien l'affaire.
Évidemment, il y a des éléments de renforcement positif qui sont plus gros et plus excitants pour l'enfant, et d'autres qui sont peut-être un peu moins intéressants, comme de choisir son dessert pour le souper, par exemple. Alors, l'enfant, quand il a accompli ses objectifs, va avoir le droit de piger un bâton.
Donc, ce n'est pas à chaque fois qu'il pose une action qu'il pige un bâton. On va lui dire que chaque fois qu'il a réussi ces cinq éléments-là ou qu'au terme de la semaine ce qu'il a fait est satisfaisant, il pourra piger un bâton. C'est un outil motivationnel très puissant, qui enseigne tout de même à l'enfant à parvenir à se motiver de plus en plus efficacement de manière interne, parce que le renforcement positif n'est pas immédiat.
Il est différé. Donc, l'enfant doit faire appel à d'autres sources internes pour se motiver. C'est une manière redoutablement efficace de motiver l'enfant.
Dynamique: Un élément qui est super efficace pour motiver des enfants, c'est de les inviter à se faire une petite phrase de motivation ou même une mini chorégraphie, comme les sportifs le font, qu'ils pourront faire tous ensemble en criant un cri de ralliement. Souvent, il suffira de les inviter à faire cette mini chorégraphie pour les motiver à persévérer lors d'une activité plus ardue ou plus complexe.
Explorateur: Enseigner aux enfants et à une fratrie de s'entraider les uns les autres en se motivant, en donnant une tape sur l'épaule, en disant « Oui, tu es capable. Je sais que tu vas y arriver. » et d'enseigner aux enfants à être vigilants pour voir quand est-ce que leur frère ou sœur ou leurs amis ont besoin justement de ce petit mot d'encouragement, parce que ce qu'ils font a l'air très difficile, très compliqué, et qu'ils semblent un peu découragés. Le fait de dire aux enfants que c'est important de faire ça, de soutenir, que même vous, comme adultes, avez parfois besoin d'un petit mot d'encouragement, d'une tape sur l'épaule, montre l'importance de le faire. Parce que s'ils le font pour les autres, les autres le feront plus souvent pour eux.
Donc, automatiquement, tout le monde sera gagnant et plus motivé. C'est un enseignement précieux qui peut complètement changer la donne chez les enfants parce que s'ils ne le savent pas, ils ne penseront pas nécessairement de manière spontanée à encourager leurs pairs. Mais quand on le leur dit souvent, ils prennent énormément de plaisir et le font de plus en plus, ce qui fait d'eux des outils de motivation formidables pour les autres.
Relationnel: Un élément pour enseigner comment se motiver aux enfants, c'est de diviser un groupe en deux et de donner trois énigmes de mathématiques, une facile, une intermédiaire et une assez costaud. Donner au premier groupe la première énigme, la plus facile. Ensuite, la seconde et la troisième. Et au deuxième groupe, leur donner pour débuter l'énigme la plus complexe, pour ensuite passer à la médium et terminer par la facile.
Une fois que cet exercice a été effectué, faire un retour ou un cercle de parole avec tout le groupe pour évaluer le niveau de difficulté et le niveau de motivation de chacun des enfants. Pour les enfants, généralement, il sera évident que le fait d'avoir réussi une première énigme pour le premier groupe, puis une deuxième, a fait en sorte qu'ils étaient très confiants pour la troisième et qu'ils ont réussi à la réaliser assez vite. Par contre, le groupe qui a dû se buter dès le départ à l'énigme la plus complexe a souvent été démotivé et découragé.
Alors, enseigner à l'enfant de prendre les problèmes les plus faciles, puis d'augmenter graduellement le niveau de difficulté, c'est vraiment la meilleure façon de procéder pour qu'ils soient motivés. Commencer par quelque chose de trop difficile peut être démotivant. Mais faire un pas en arrière, avec un ou deux exercices plus faciles pour y revenir, peut souvent suffire pour relever le défi.
Alors, comprendre le mécanisme de motivation basé sur des réussites et couper les grosses tâches en petites tâches plus faciles à faire sont des manières très efficaces de motiver. Le fait d'enseigner cela aux enfants va complètement changer la donne pour toute leur vie, et ils auront découvert leur clé interne de motivation.
Autonomie: Un autre élément pour enseigner aux enfants à parvenir à se motiver eux-mêmes et à trouver des manières visibles et tangibles comme support à la motivation est de leur faire découvrir que cela est très utile et efficace. On peut les mettre au défi, par exemple, à une distance de quatre mètres de lancer 24 cartes dans une poubelle.
La clé est qu'à chaque fois qu'ils parviennent à lancer une carte dans la poubelle, ils peuvent prendre une bille pour la mettre dans un petit verre. Et évidemment, on a calculé à l'avance qu'en mettant 20 billes dans le verre, le niveau atteint une marque. Comme ça, l'enfant, à chaque réussite, peut mettre sa bille dans le verre jusqu'à ce qu'il atteigne la marque.
Ce qui va le rendre très fier. Une fois qu'il aura goûté au fait que cela fait du bien de réussir un objectif, il sera probablement porté à lui-même se donner de petits sous-objectifs, visibles et mesurables, pour s'encourager. Et c'est ça la clé. Le jour où l'enfant est capable d'utiliser et de trouver des trucs qui l'encouragent lui-même, sans avoir besoin de personne, vous aurez un enfant motivé.