Tu lèves doucement la tête. Ouf ! Personne. Tu regardes la grosse pierre à quelques mètres. Tu cours vers la grosse pierre. Tu te caches vite derrière. Oh ! Tu sens une flèche qui te frôle le côté de la tête. Une autre flèche ricoche sur la pierre. Tu as le cœur qui bat très vite. C’est la première fois que tu es si près du trésor. Tu recharges ton arme. Et tu te relèves, prêt à bondir. L’écran devient noir. NON ! NON ! Une panne de courant ! Arrrgh ! Tu sens une grande frustration et une immense colère monter en toi. Tu lances la manette de jeu par terre. Tu hurles de rage. Tu serres les poings. Tu cognes du pied par terre.
Tu entends ta mère arriver. Elle ouvre la porte. « Ça suffit ! Cette fois tu te calmes tout de suite ! » Ahhh ! Tu t’énerves encore plus. Tu trembles tellement tu sens que c’est injuste. Très en colère, tu regardes ta mère. Tu frappes violemment la lampe avec la main. La lampe tombe et se casse sur le sol. Tu te sens le visage devenir rouge et chaud. Tu passes devant ta mère en courant. Tu sors dehors. Tu marches d’un pas rapide dans la rue. Tu as les poings serrés et les épaules tendues. Mais pourquoi fallait-il que ta mère en rajoute ?
D’un bon coup de pied, tu frappes dans une poubelle. Ça bout à l’intérieur de toi. Tu continues de marcher. Tu entends une voix derrière toi. Tu reconnais la voix de ton ami. Tu te retournes. Tu regardes ton ami s’approcher. Tu respires encore très fort. De frustration, tu tapes du pied un petit caillou. Ton ami te demande si ça va. Tu te retiens de crier. Tu réponds que ça bout à l’intérieur de toi. « Oui, tu as l’air très en colère. Laisse-moi deviner. Plus on te dit de te calmer, plus ça te met en colère. C’est ça ? » Tu fais oui de la tête. Tu relâches les poings. Tu te sens enfin écouté. Tu sens que la colère baisse un peu.
Ton ami demande si tu aimerais avoir un truc pour te calmer plus vite. Tu pousses un gros soupir. Pffouuu !! Tu hésites...mais tu as envie d’essayer. Tu fais oui de la tête. « Je vais te l’expliquer et tu vas le faire en même temps, d’accord ? » Tu fais encore oui de la tête.
« Ferme les yeux. Essaie de ressentir où est cette colère en toi. Normalement, tu ressens une sensation désagréable dans le corps. Peut-être un serrement, ou une sorte de douleur. Peut-être aussi, comme un gros poids qui t’appuie quelque part, ou un mélange de tout ça. Tu sais où elle se trouve ? Maintenant, imagine que cette sensation a une couleur. Prends le temps de bien visualiser cette couleur, de bien la voir. Quand c’est fait, imagine cette couleur qui se met à tourner sur elle-même, comme un tourbillon de couleur. Observe dans quel sens ce tourbillon tourne. Peut-être vers la droite, peut-être vers la gauche. Imagine ce tourbillon de couleur qui tourne de plus en plus vite. Bientôt il va tourner tellement vite qu’il va se mettre à changer de couleur. Observe quelle couleur est en train d’apparaître. Fais-le tourner jusqu’à ce que la couleur ait complètement changé. Il arrive même que le tourbillon disparaisse. Quand la couleur a changé, ou que le tourbillon a disparu, observe comment tu te sens à l’intérieur. Normalement la colère est partie. Si tu as l’impression qu’il en reste un peu, recommence avec un autre tourbillon. »
Tu ouvres les yeux, perplexe, surpris. Tu te sens beaucoup plus calme. La sensation désagréable est partie. Tu regardes ton ami, il sourit. « Je sais. Ça fait un peu bizarre la première fois. » Tu secoues doucement la tête sans comprendre. Tu te sens presque trop calme. Tu mets une main sur le ventre, l’autre sur la poitrine. Tu fermes les yeux. Tu prends une grande inspiration. Wouah ! Tu te sens vraiment plus calme. Tu repenses à ce qui est arrivé avec le jeu et ta mère. Tu regardes ton ami en souriant. Tu le remercies et tu repars vers ta maison. Cette fois, tu marches d’un pas rapide, mais tu te sens plus calme.
Arrivé devant chez toi, tu regardes la maison. Tu repenses à la technique du tourbillon. Tu prends une bonne inspiration. Tu expires doucement. Tu entres. Tu vois ta mère qui ramasse les morceaux de lampe brisée. Tu la regardes. Tu lui dis que tu es désolé. Elle reste silencieuse. Mais tu vois la colère dans ses yeux. Tu te penches pour ramasser aussi. Tu souhaites aussi lui parler. Tu repenses au tourbillon de couleur de ton ami. Tu regardes encore ta mère et lui souris. Tu lui dis : « Je comprends ta colère maman, mais j’aimerais te parler. Ça va nous aider tous les deux. Je vais te l’expliquer et tu vas le faire en même temps, d’accord ? Ferme les yeux. Je vais t’enseigner la technique du tourbillon de couleur. »