<p>N’est-il pas formidable de pouvoir accéder à un nombre incroyable d’informations en quelques secondes à peine? C’est ce que des ressources telles que Google, Wikipédia ou encore YouTube, nous permettent désormais de faire.</p>
<p>Mais cette véritable révolution dans l’accès à l’information pourrait aussi avoir ses effets pervers, comme le suggèrent différentes études qui tendent à démontrer qu’il y aurait un désavantage majeur à pouvoir accéder à une telle masse d'information de manière aussi simple et rapide.</p>
<p>Le résultat en serait que notre cerveau deviendrait paresseux!
Puisqu’il sait qu’il peut accéder à un réservoir de données quasi illimité à tout moment, notre cerveau aurait ainsi tendance à ne pas faire l’effort de retenir ces informations qu’il peut retrouver très facilement.</p>
<p>Ainsi que l’explique le Dre Maria Wimber (1) de l’Université de Birmingham :</p>
<p>« Nous n'essayons pas de stocker l'information dans notre propre mémoire comme avant, parce que nous savons que l'Internet sait tout ... On pourrait déduire que cela s'étend aussi aux souvenirs personnels. Regarder constamment le monde à travers la caméra de notre smartphone peut nous obliger à faire confiance à nos téléphones intelligents pour stocker nos souvenirs. De cette façon, nous accordons moins d'attention à la vie elle-même et devenons moins bons à nous remémorer des événements de notre propre vie. » (traduction libre)</p>
<p>Ce phénomène, que certains ont baptisé « l’effet Google », a lancé un véritable débat au sein de la communauté scientifique sur la question : «</p>
<h2>Est-ce qu’Internet nous rend stupide? ».</h2>
<p>Une étude de Kaspersky Lab sur un grand échantillon de répondants aux États-Unis et dans plusieurs pays d’Europe suggère en effet que 90 % des adultes souffrent d'amnésie numérique (2) et, par exemple, plus de 70 % des parents ne connaissent pas les numéros de téléphone de leurs enfants par cœur et 49 % n'ont pas mémorisé le numéro de leur conjoint2. D’autre part, toujours selon cette étude, il semblerait que ceux qui ont grandi avec le bon vieux téléphone à une seule ligne fixe pour la maison se souviennent encore des anciens numéros de leurs amis, mais pas de leurs numéros de téléphone mobile actuels2.</p>
<p>Plus de 70 % des parents ne connaissent pas les numéros de téléphone de leurs enfants par cœur et 49 % n'ont pas mémorisé le numéro de leur conjoint</p>
<p>La docteure Wimber, qui a participé à cette étude, conseille aux gens de passer plus de temps hors ligne pour sauvegarder leurs souvenirs.</p>
<blockquote><p>« Nous savons, à travers les recherches dans le domaine de la mémoire, que nous ne nous souvenons que des informations auxquelles nous portons attention », dit-elle.</p>
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<p>La multitude de données et la simplicité avec laquelle nous pouvons y accéder serait donc problématique pour notre cerveau, selon le chercheur, qui ajoute que « La recherche constante d'informations en ligne n'est pas un moyen efficace de créer des souvenirs permanents. La meilleure façon de se rappeler d’un souvenir est de s'asseoir et de se le rafraîchir mentalement.»</p>
<p>De plus, malheureusement, Internet a aussi des conséquences négatives importantes dans d’autres domaines de la vie. Andrew Keen, auteur de « The Internet is Not the Answer », explique que la technologie fait de nous de moins bons penseurs. Puisque nous n’avons plus à mémoriser les faits (l’information étant facilement à notre portée), selon M. Kenn, le grand défi actuel est d’enseigner la créativité afin que nous développions notre habileté à penser différemment.</p>
<p>C’est pourquoi, une attention particulière doit être portée à la place que prend le numérique dans le processus d’apprentissage de nos enfants. Apprendre à utiliser la calculatrice et l’ordinateur, oui, mais il faudrait peut-être redonner sa place au bon vieux «par cœur»!</p>