<p>Les idées d'Édouard Séguin ont été des fondations de l'approche développée par Maria Montessori. Ce sont aussi des idées importantes que nous avons intégré dans <a href='https://amelio.tv/vision-apprentissage/'>la méthode d'enseignement Amélio</a> et dans les jeux d'apprentissage que nous développons.</p>
<h2>Les bases de sa méthode</h2>
<ul>
<li>Les facultés intellectuelles et les aptitudes en général sont très importantes, mais leur acquisition ne doit pas se faire au détriment du développement des sens artistique et moral.</li>
<li>Il faut mettre à profit l’environnement et les situations de la vie quotidienne pour en faire des sources d'enseignements précieux.</li>
<li>Un apprentissage efficace suit un ordre très précis. Il doit être bâti à partir des informations (ou notions), qui amèneront une progression vers le développement des idées.</li>
<li>Les notions doivent être découvertes et apprises par le biais de l’expérience pratique.</li>
<li>Les idées doivent ensuite découler par le biais d’exercices pratiques précis et démontrés par un enseignant. Ces exercices sont conçus de manière à donner accès à la capacité d’abstraction.</li>
</ul>
<h2>Les idées clés d'un apprentissage optimal</h2>
<p>Pour Édouard Séguin, un apprentissage optimal regroupe les idées suivantes :</p>
<ul>
<li>Le jeu doit être omniprésent, que ce soit au niveau de l’éducation sensorielle et motrice, de même que les apprentissages les plus abstraits. Il s’agit d’un facteur critique pour maintenir la motivation.</li>
<li>L’acquisition de « notions » s’effectue par l’expérience des sens. Les jeux visent, entre autres, à permettre de discerner les sons, les odeurs, les saveurs, etc.</li>
<li>Les idées naissent et se développent par l’exercice des facultés de déduction, d’analogie, de comparaison.</li>
<li>L’apprentissage se fait par la manipulation amusante d’objets.</li>
<li>Le sens de chaque apprentissage, exercice, expérience, activité ou leçon doit être clairement explicité avant même de débuter l’enseignement. Cela est aussi valide en ce qui concerne le repos, l’alimentation et les exercices physiques, dont le sens, la raison d’être est expliqué aux enfants.</li>
<li>L’enseignement doit permettre la satisfaction des élans de curiosité naturels chez l’enfant.</li>
</ul>
<h2>Applications pratiques de son approche</h2>
<h3>1. La « leçon en trois temps »</h3>
<p>Pour l’acquisition de nouvelles connaissances, Édouard Séguin utilise la « leçon en trois temps ». Chaque leçon est axée sur un nombre restreint de nouveaux mots ou concepts. Chez les très jeunes enfants, environ 3 nouveaux mots. Chez les plus grands, jusqu'à 7. Voici comment faire.</p>
<p><strong>1er temps : L’acquisition de la « connaissance »</strong></p>
<p>Nommer ce qui est enseigné. Par exemple, des parties du corps, en y associant un verbe ou un qualificatif. Répéter ces informations précises plusieurs fois avec différentes intonations distinctes.</p>
<p>Exemple :</p>
<p>a. « Wow ! Ton pantalon glisse sur ta jambe (ou sur ton tibia pour les plus âgés), ta cuisse (ton fémur, le plus grand os du corps pour les plus âgés) et s’attache à ta taille (vis-à-vis tes petits intestins pour les plus âgés)! </p>
<p>b. Répéter en touchant les diverses parties de son corps avec un ton drôle.</p>
<p>c. Répéter à nouveau pendant qu’il enfile la seconde jambe du pantalon avec une intonation différente, en chuchotant par exemple. </p>
<p><strong>2e temps : La « reconnaissance ».</strong></p>
<p>Questionner l’enfant. Il doit maintenant pointer les éléments qui ont été enseignés. C’est sur cette étape que l’on passe le plus de temps.</p>
<p>Exemple :</p>
<p>a. Peux-tu me montrer ta cuisse?
b. Peux-tu me montrer l’os le plus grand du corps humain?
c. Peux-tu me montrer où est ta taille?</p>
<p><strong>3e temps : La « vérification »</strong></p>
<p>C’est maintenant le temps de vérifier que l’enfant a bien compris, retenu et assimilé le concept. Cette opération, peu importe le résultat, n’est effectuée qu’une seule fois, quitte à répéter l’exercice à un autre moment si nécessaire.</p>
<p><strong>Exemple :</strong></p>
<p>a. Peux-tu me nommer… (et pointer la partie à nommer)
b. Qu’est-ce que c’est? (pointer du doigt ce qui doit être identifié)</p>
<p>Chez Amélio, nous avons adapté légèrement cette méthode, mais l'idée reste la même. Nous avons nommé notre version "présentation en trois temps" et expliquons comment s'en servir dans une <a href='https://amelio.tv/presentation-3-temps/'>vidéo explicative</a> ainsi que dans nos livrets de jeux.</p>
<h3>2- Le parcours sensoriel</h3>
<p>L'objectif ici est de développer la perception sensorielle de l'enfant en lien avec un concept. Par exemple, amener l’enfant à explorer un parcours sensoriel, pieds nus, en marchant sur des plaquettes multi sensorielles, les yeux fermés ou pas. Voici comment faire.</p>
<p><strong>1er temps : Acquisition de la connaissance (ex : concept de textures : dur, lisse, soyeux)</strong></p>
<p>Exemples :</p>
<p>a. Guider l’enfant, pieds nus, et lui nommer les textures ou la matière qu'il touche avec ses pieds. Lui décrire leurs caractéristiques pendant son parcours. Par exemple, « ton pied touche des pierres, de toutes sortes de formes. Des petites, des grosses, des rondes, des carrés, des douces, des rugueuses, c’est dur. »</p>
<p>b. Invitez l’enfant à s’imaginer marcher dans un endroit rempli de pierres et détaillez les sensations.</p>
<p>c. Disposez quelques textures différentes l’une à la suite de l’autre et racontez une histoire où l’enfant se déplace dans la nature. Par exemple : « Tu es dans une forêt, les feuilles d’arbres sont glissantes (plaque de feuilles humides). Tu avances et sent que d'autres feuilles craquent sous tes pieds (plaque de feuilles mortes).»</p>
<p><strong>2e temps : reconnaissance</strong></p>
<p>a. Montrez les textures utilisées à l’enfant. Demandez : « Peux-tu me montrer lesquelles étaient dures? Lesquelles étaient glissantes? Lesquelles étaient soyeuses?»</p>
<p><strong>3e temps : la vérification</strong></p>
<p>a. Posez des questions à l’enfant sur ce qu’il a appris. Par exemple, « Peux-tu me dire comment est cette plaque ? (en pointant l’élément voulu.)»
f. Présentez l’une des textures explorées sous une autre forme que celles déjà présentées et demandez à l’enfant, « quelle est cette texture.»</p>
<p></p>