Tu es debout dans le cockpit de ton bateau, l’espace ouvert à l’arrière du voilier. Tu as les mains sur la barre à roue, la grosse roue avec laquelle tu gouvernes le voilier. Les deux jambes écartées, tu barres ton voilier avec beaucoup de plaisir. Tu tournes la barre à roue à bâbord. Ton voilier vire vers la gauche. Tu tournes la barre à roue à tribord. Ton voilier vire vers la droite. Tu as le regard fier. Le voilier gîte un peu à bâbord. Il penche du côté gauche. Tu souris à tes deux équipiers et leur fais un signe positif de la tête.
Tu prends tes jumelles et tu observes l’horizon. À gauche, côté bâbord, puis à droite, côté tribord. BA à gauche, TRI à droite, comme dans le mot BATTERIE. Tu reposes les jumelles dans leur boîtier. Rien à signaler, pas de navire en vue. Tu penches la tête et regardes un cadran pour connaître la profondeur de l’eau sous la coque. Wouah ! Il y a plus de 400 mètres de fond ! Tu regardes vers la gauche, côté bâbord. L’indicateur de vitesse du vent montre 28 km/h. Tu avances la main et appuies sur un bouton pour changer les unités de mesure. Tu préfères utiliser les unités marines. Le cadran indique maintenant 15 nœuds. Tu regardes plus bas, vers le cadran indicateur de la direction du vent. Tu vois SUD-SUD-OUEST.
Tu prends une grande respiration. Le vent transporte une odeur de mer. Snif snif ! Mmmmmm... Tu souris d’extase. Les mains laissent la barre à roue quelques secondes. Tu prends une copie plastifiée de l’Échelle de Beaufort. Le tableau qui caractérise l’état de la mer en fonction de la force du vent. Tu fais glisser un doigt sur le tableau. Avec 15 nœuds de vent, l’Échelle de Beaufort indique : JOLIE BRISE. Les vagues atteignent un mètre de hauteur. Tu reposes les mains sur la barre à roue. Tu te tiens fermement, car la gîte du voilier augmente un peu.
Tu te tournes vers tribord, à droite. L’indicateur de vitesse du voilier fait voir 7 nœuds, 13 km/h. C’est une bonne vitesse pour le voilier sous un vent de 15 nœuds. Tu souris. Brusquement, les yeux sont attirés par du mouvement dans l’eau. Tu pointes vers l’avant. Hé, regardez ! Un groupe de dauphins joue dans les vagues, Tu agites les bras et lâches de grands cris, Waouh ! Tu as le cœur qui bat fort. Quel spectacle magnifique !
Brusquement, tu entends un claquement. Tu lèves la tête. Oh non ! Un hauban, un câble de retenue du mât, virevolte dans le vent, il s’est détaché. Son attache s’est brisée, côté tribord. Tu fais signe à l’équipière près de toi de prendre la barre à roue et à l’autre équipier d’attraper le hauban. Pas de temps à perdre ! Si le second hauban lâche, le mât va tomber ! Tu entres rapidement dans la cabine. Tu t’empares d’un sac de toile. Tu ressors en vitesse et te diriges du côté tribord. Le cœur bat à toute vitesse. Tu rejoins ton équipier. Il retient avec force le hauban dans les mains. Tu fouilles nerveusement dans le sac, tu sors des outils et des bouts de cordage. Vite, tu fixes l’extrémité du hauban à son point d’attache sur la coque. Tu vérifies que le second hauban est solidement fixé lui aussi.
Fiou ! C’est bon ! Rassuré, tu retournes dans le cockpit. Tu t’assois sur la banquette de tribord et reprends ton souffle. Tu souris à ton équipière et la laisses barrer. Tu jettes un coup d’œil à la carte marine. Le voilier est environ à 150 kilomètres au nord-est de la pointe de la Gaspésie. Tu regardes ta montre. C’est le moment de faire un point astronomique, et de mesurer la hauteur du soleil par rapport à l’horizon pour déterminer la position exacte du voilier. Tu sors le sextant de son boîtier. Tu jettes un coup d’œil admiratif sur l’instrument. Wouah ! Se positionner en mer grâce au soleil sans voir aucune terre. FAN-TAS-TI-QUE !
Debout, tu te tournes vers l’arrière du voilier. Tu tiens le sextant d’une main. Tu l’approches du visage et vises le soleil. Tu mesures l’angle du soleil par rapport à l’horizon. Tu demandes à ton équipier de noter précisément l’heure du point astronomique. Top ! Tu notes l’angle mesuré avec le sextant, et tu ranges l’instrument dans son boîtier. Toujours debout, tu regardes le ciel. Des goélands tourbillonnent autour du voilier et des nuages de beau temps laissent présager une belle nuit. Tu marches dans le cockpit jusqu’à la cabine et dis à tes équipiers que tu vas te coucher. Tu entres dans la cabine, tu marches jusqu’à la chambre du capitaine, à l’avant du voilier. Tu te couches et te laisses aller vers le sommeil. Le sourire aux lèvres, tu rêves aux magnifiques dauphins.