Tu es la Terre. Tu es une planète magnifique, la plus belle du système solaire. Tu tournes lentement autour du Soleil, cet astre qui fait ressortir ta beauté, et tu tournes aussi sur toi-même, les bras allongés. Telle une ballerine qui fait de petits pas sur la pointe des pieds, tu tournes ainsi, car tu veux que toute ta surface soit éclairée une partie de la journée.
Tu es une planète qui affiche beaucoup de fierté. Tu lèves la tête, tel un conquérant, et tu regardes au loin, vers les autres planètes du système solaire. Tu prends un air supérieur qui énerve Mars et Vénus, tes voisines. Tu vois passer la Lune et tu lui fais un clin d’œil. Toi, tu abrites la vie ! Cela te donne de l’énergie et tu cries ta joie: waouh ! Avec dignité, tu replaces ton habit. Le bleu, le vert et l’ocre de tes vêtements te donnent vraiment fière allure. Tu affiches un large sourire, tu es une planète tellement belle !
Tu ouvres grand les narines et tu inspires profondément. Tu sens des odeurs agréables qui proviennent de tes fleurs et de tes arbustes. Tu sens la rose. Snif snif... Tu sens le lilas. Snif snif... Tu sens la lavande. Snif snif... Ces odeurs sont encore plus extraordinaires lorsque l’air est humide et que tu as chaud. Et ces temps-ci, tu as vraiment chaud ! Tu mets la main sur le front, tu es tout en sueur. Tu as de la fièvre et tu ressens de plus en plus les effets de l’industrialisation. Tu tousses et tu trembles à cause des cheminées d’usines qui crachent des polluants dans l’air. Ta résistance diminue.
Tu respires de façon saccadée, tu te sens faible. Tu sens l’odeur du pétrole et du gaz naturel, et tu as la nausée. Tu mets une main sur la tête. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Il te manque des cheveux. La main fait le tour d’une grosse tonsure. C’est un gros trou dans ta couche d’ozone. C’est comme le crâne de ton grand-père sur lequel il manque des cheveux. Tu paniques, car ce trou est catastrophique ! Ta couche d’ozone est très importante, elle protège la vie que tu abrites.
Tu regardes vers le ciel, tu vois des molécules de chlorofluorocarbones ou CFC. Tu es préoccupée. Oooh ! Tu fais des signes négatifs de la tête. Non, non, non, les CFC détruisent la couche d’ozone. Tu as de plus en plus de difficulté à respirer. Tu as peur de la crise d’asthme. Tu cherches ton air. Tu essaies de chasser ces molécules de la main, comme pour les éloigner. Tu tousses. Tu soupires fortement. Aaaah ! Tu plisses les yeux pour essayer de voir des molécules d’ozone. Tu regardes à gauche, à droite. Tu vois beaucoup de molécules d’azote et d’oxygène. Tu cherches encore. Tu vois maintenant des molécules de dioxyde de carbone. Tu te demandes où sont les molécules d’ozone.
Oh ! En voilà une ! Oui, c’est bien une molécule d’ozone. Oh non ! Elle se brise ! Paniquée, tu tends les bras. Tu essaies de rattraper les portions de molécules qui s’envolent. En vain ! Dépitée, tu secoues la tête. Tu te demandes pourquoi les humains sont si inconscients, pourquoi ils te polluent sans cesse. Tu verses une larme...
Soudainement, tu entends du bruit. Tu observes ce qui se passe. Ton regard devient brillant. Tu aperçois des écologistes. Ils sont des milliers à marcher. Tu marches avec eux. Tu souris. Tu les entends crier. « Pro-to-co-le Mont-ré-al, pro-to-co-le Mont-ré-al. » Tu applaudis. Yééé ! Avec la main, tu tâtes à nouveau la tonsure. Tu reprends espoir. Le trou s’est stabilisé et s’est même refermé un peu grâce au protocole de Montréal. Tu pousses un soupir de soulagement. Aaaah ! Les écologistes font la vague. Heureuse, tu fais la vague avec eux. Oups ! Un peu trop ! Les mers et les fleuves débordent. Ils inondent une partie de tes terres. Tu en ris. C’est un message aux humains. Tu veux qu’ils s’attellent à la tâche, qu’ils cessent de te polluer.
De ton côté, tu es fatiguée. Tu bâilles. La journée a été longue, le soleil est bas à l’horizon. Tu t’allonges et commences à te détendre. Tu rêves… que la pollution n’existe plus ! Ton regard est attiré par un salon de coiffure. Une coiffeuse vaporise les cheveux d’une cliente avec une canette de fixatif contenant des CFC. Tu deviens magicien. En faisant virevolter ta baguette magique, tu transformes la vieille canette en une nouvelle, plus moderne, sans CFC destructeurs d’ozone. La coiffeuse est étonnée. Tu échappes un grand éclat de rire, ha ha ha, et t’assures que la vieille canette sera débarrassée de ses CFC de façon favorable à l’environnement et que cela servira d’exemple à d’autres. Hourra !