C’est la septième partie de la finale de la coupe Stanley. Tu es assis sur le banc des joueurs. Tu parles de stratégie avec tes coéquipiers, tu leur fais part du jeu que tu as en tête. Tu regardes le panneau d’affichage : il reste moins de cinq minutes de jeu et le pointage est à égalité. Ton instructeur te tape sur l’épaule. Tu te lèves, tu mets la jambe sur le rebord de la bande, tu te donnes un élan et tu atterris sur la glace.
Tu vois les deux autres membres de ton trio te suivre. Tu donnes quelques coups de patins, tu tiens ton bâton dans une main. Tu passes près de ton ailier droit, le joueur qui évolue à ta droite sur la patinoire. Tu lui chuchotes quelques mots pour lui rappeler ta stratégie. Tu lèves la tête et regardes les milliers de partisans. Tu les entends crier ton nom. Tu lis ton nom et ton surnom sur des pancartes. Tu es L’ARTISTE, la grande vedette de ton équipe.
Tu donnes un dernier coup de patin, puis tu freines. Tu te positionnes au point de la mise au jeu. Tu as le cœur qui bat à vive allure, la respiration est rapide. Tu es très excité. Tu regardes ton adversaire, tu frappes ton bâton sur le sien. Tu veux l’intimider et le déconcentrer. Tu te penches en avant, les mains serrées sur le bâton. Tu entends les partisans crier, siffler et applaudir. Tu te concentres afin d’oublier le bruit. Tu penses uniquement à ta stratégie de jeu.
Tu écartes les jambes, tu places le bâton près de la glace. L’arbitre prend position. Tu baisses la tête et regardes sa main. L’arbitre tient la rondelle. Il va bientôt la laisser tomber sur la glace. Tu baisses un peu plus la tête. Tu te concentres sur l’endroit où la rondelle va atterrir. Tu regardes un point précis de la glace. Tu balances ton bâton d’avant en arrière. Tu anticipes la chute de la rondelle. Tu sais exactement où elle va atterrir. Au moment où la main de l’arbitre s’ouvre, tu avances le bâton.
Tu vois la rondelle tomber au ralenti. Tu la frappes dès qu’elle touche la glace. Tu as anticipé la position de ton ailier droit et diriges la rondelle vers lui sans le regarder. Oui, la passe est réussie ! Tu avances d’un rapide coup de patin, tu te dégages des autres joueurs. Tu gardes la tête haute, tu repères ton ailier droit en possession de la rondelle. Tu patines vers le centre de la patinoire, là où il va diriger la rondelle. Comme tu l’as anticipé, tu reçois sa passe.
Tu te démarques, tu distances tes adversaires. Tu passes la rondelle à ton ailier gauche, une passe précise, directement sur son bâton. Tu patines de toutes tes forces vers la zone adverse, tu regardes les autres joueurs de ton équipe se positionner. Tu arrives à la ligne bleue adverse, tu saisis la passe de ton ailier gauche. Du coin de l’œil, tu vois un adversaire arriver. C’est un véritable géant ! Tu pressens, tu sens, qu’il va te mettre en échec. Tu fais une feinte magistrale, tu passes la rondelle entre ses jambes, puis tu le contournes habilement.
Tu rattrapes la rondelle, tu zigzagues dans la zone adverse. Tu arrives près d’un défenseur adverse, tu freines d’un coup sec, tu fais une passe rapide à ton défenseur gauche, et tu repars à toute vitesse vers le but adverse. Ton défenseur décoche un puissant lancer. Avec son bâton, il frappe la rondelle de toutes ses forces, elle frappe la jambière du gardien et rebondit. Tu allonges les bras pour l’atteindre avec ton bâton, là où tu as pressenti qu’elle rebondirait.
Tu ramènes la rondelle vers toi. Les joueurs adverses avancent en ta direction. L’un d’eux se colle à toi. Tu donnes un coup de patin de côté, mais le joueur te suit toujours. Oh non ! Tu risques de perdre la rondelle, elle est sur le bout de ton bâton. Arrgggh ! Tu étires les bras au maximum. Oui ! Tu parviens à la garder. Tu la manies habilement. Gauche, droite, gauche, droite, tu la pousses avec une grande agilité. Ohhh ! Tu sens un défenseur adverse te bousculer. Tu plies un peu les jambes et réussis à garder ton équilibre.
Du revers, tu lances la rondelle. Tu la regardes monter vers le haut du filet. Exactement comme tu l’as visualisé. Tu savais exactement où la rondelle se dirigerait. Elle déjoue le gardien et pénètre dans le filet. Tu perds l’équilibre et trébuches. Tu t’allonges sur la glace. Oui... Ta stratégie a fonctionné ! Tu entends les cris de la foule, les gens applaudissent et hurlent de joie. Tu lèves les bras et cries !
Tu essaies de te relever, mais tes coéquipiers arrivent en trombe, et ils se jettent sur toi, t’enlacent, te tapent sur le casque. Tu réussis enfin à te mettre sur les genoux. Tu regardes la foule, tu entends tes partisans en délire. Tu ris en levant ton bâton. Tu te relèves et patines vers le banc de ton équipe. Tu tapes dans les mains de tes coéquipiers. Tu entres au banc et t’assois. L’annonceur fait état de ton but. Tes partisans se lèvent, agitent leurs foulards, brandissent leurs pancartes.
Tu relèves la tête et regardes vers les gradins. Ta stratégie a parfaitement fonctionné. Tu ressens une grande fierté. Ton équipe mène maintenant d’un point. Il reste deux minutes de jeu, deux minutes avant de gagner la coupe Stanley !