Tu es un très beau gâteau aux fraises. Snif snif ! Mmmm, les fraises sentent bon. Tu en frémis de plaisir. C’est sûr, tu es LE meilleur de tous les gâteaux. Soudain, tu vois une bouche s’approcher. Youpi, tu sautes de joie ! Elle te mord avec appétit. Aroum ! Tu as chaud et c’est humide dans la bouche. Tu es sur une langue râpeuse, couverte de papilles, de petites bosses.
Oh ! La langue te pousse et t’écrase, en haut, en bas, à droite, à gauche. Tu ris, c’est amusant, comme dans un manège. Tu vois tes aliments virevolter en riant, hi hi hi ! Oooh, tu vois les bons œufs passer. Et là, le sucre rempli d’énergie...hi hi hi ! Les dents te mastiquent. Crounch crounch crounch… Et les papilles te goûtent... Tu es très content, tu te colles sur les papilles. Elles sentent ta saveur sucrée. « Mmmm, font les papilles, tu es bon. » Tu apprécies le compliment, ça te fait rougir. « Et ta saveur umami te donne un goût doux. » Mmmm... « Tu goûtes aussi un peu le sel. » Tu es étonné, il y a en si peu.
« Mais où est ta saveur acide, le goût qui pique ? » demandent-elles. Tu ris, hi hi hi ! Ce sont les citrons qui sont acides ! Toi, tu es un bon gâteau sucré, hi hi hi ! La langue te mélange avec la salive, un liquide chaud et visqueux très collant. C’est agréable, comme dans un bain. Soudain, tu te tortilles, ça chatouille, c’est amusant… Hi hi hi ! C’est une enzyme de la salive, une sorte de ciseaux. Elle coupe les aliments. Shlack shlack shlack ! Elle coupe la farine. Oh, un tout petit bout de farine ! Tu gigotes encore sous les ciseaux, ils te chatouillent.
Puis, la langue te pousse vers le fond de la gorge, tu es excité, on va enfin t’avaler. Et tu sautes, hop ! Tu entres dans l’œsophage, un long tunnel très serré. Tiens, c’est bizarre, tu colles aux murs du tunnel. Oh, tu as peur de rester coincé. Soudain, tu sens l’œsophage faire des vagues, et les vagues te poussent vers le bas. Tu avances par à-coups dans le tunnel de l’œsophage. Tu es soulagé, ouf ! Tu aperçois alors une grosse porte ronde. Tu t’inquiètes, pourquoi la porte reste fermée ? Vas-tu t’écraser dessus ? Tu as peur, tu essaies de ralentir, mais la vague de l’œsophage te pousse encore. Tu touches presque la porte.
Soudain, elle s’ouvre en grand, PATATRAS ! Ouf, tu as vraiment eu peur ! Aussitôt, tu plonges dans l’estomac. Plouf ! Il ressemble à un gros sac. L’estomac est rempli de suc gastrique, un liquide très acide. Ça te picote encore plus, tu te tords sous les chatouillis. Le suc gastrique est rempli de nouvelles enzymes. Tu gigotes et tu ris, hi hi hi ! À droite, une enzyme te fait des guili guili, elle coupe ton sucre en tout petits morceaux. À gauche, une autre enzyme te gratte. Tu t’amuses tellement !
Maintenant, l’estomac te secoue dans tous les sens. Tu tournes et tu tournes, et ça te chatouille encore. Tu sens tes aliments devenir tout petits, tu te transformes en une bouillie très liquide. Tu es curieux, tu t’étends vers le bas de l’estomac. Tu vois une porte qui s’ouvre et tu coules à travers comme de la boue. Gloup gloup gloup ENFIN, c’est plus calme ici, ouf. Tu es dans le petit intestin, un très long tunnel.
Tu sens une douche fraîche te couler dessus. C’est agréable, mmmm... C’est le liquide du pancréas, une grosse usine qui fabrique beaucoup d’enzymes. Les nouvelles enzymes te coupent encore plus petit. Un très, très petit morceau de sucre. Un très, très petit morceau de gras. Tu es surpris, il y a aussi un liquide tout jaune, c’est de la bile fabriquée par le foie. La bile te caresse et hop ! Elle te vole un morceau de gras et s’en va en courant. Tu sursautes, tu la trouves très amusante, cette bile !
Maintenant, l’intestin fait des vagues, il t’oblige à avancer. Tu sens le mur de l’intestin, il te gratte doucement. De tout petits doigts te caressent. Tu aimes ça, c’est agréable, mmmm... Les petits doigts aspirent tes tout, tout petits morceaux. Fuuuuu ! Un tout petit bout de sucre est aspiré. Fuuuuu ! Un tout petit bout de gras. Tu continues d’avancer doucement. Tu te sens de plus en plus léger. Soudain, tu traverses une nouvelle porte. Tu avances maintenant dans le côlon, un tunnel plus large.
Tu es surpris, tu n’es pas tout seul ici, il y a plein d’étranges bactéries, des sortes de petits bonhommes en forme de bâton. Oh ! Une bactérie attrape un petit fil de fraise. Crounch crounch et hop ! Elle le grignote, c’est drôle. Tu marches entre les bactéries en riant. C’est quoi cette odeur ? Snif snif ! Tu sens mauvais maintenant, beurk... Tu continues d’avancer dans le côlon. Tu es triste, tu as perdu ton parfum de fraise. Brusquement, tu frappes une porte fermée. Bang ! Il fait noir, tu t’arrêtes. Tu attends… tu attends encore. Tu te mets en petite boule. Soudain, la porte s’ouvre et tu tombes. PLOUF !