Tu te regardes dans le miroir. Tu fais semblant d’être fâché. Grrr ! Content. Hiiii ! Triste. Snif snif ! Hi hi ! Depuis que tu es petit, tu adores jouer la comédie, te déguiser. Maintenant que tu es grand, tu as une moustache. Tu te regardes encore dans le miroir. Tu te caresses la moustache. Tu réfléchis... Humm. Oh ! Tu as une bonne idée ! Tu es excité !
Tu ouvres le placard à costumes. Clic ! Tu attrapes une veste. Tu la mets. Un bras, deux bras, hop ! Tu prends un pantalon. Tu rentres dedans. Une jambe, deux jambes, hop ! Ha ha ! Il est trop grand pour toi. C’est drôle. Tu attrapes des chaussures. Hop, hop ! Trop grandes, elles aussi. C’est rigolo. On dirait un clown. Tu marches en canard, les pieds écartés, et tu te dandines comme un pingouin, avec les chaussures trop grandes. Tu ris.
Tu lèves la tête. Tu te mets sur la pointe des pieds, hiiiii, pour attraper un chapeau melon là-haut. Un petit chapeau rond qui ressemble à la moitié d’un melon. Tu le mets sur la tête, hop ! Et enfin, tu prends une canne et tu t’entraînes à marcher comme ça, en canard et en pingouin. Avec les drôles de vêtements, le chapeau et la canne, tu marches en faisant tourner la canne. Tu te regardes dans le miroir. Il manque quelque chose…
Ah ! Ça y est ! Tu prends des ciseaux. Tu te coupes les deux côtés de la moustache. À droite... et à gauche ! Il reste juste un petit carré, un petit carré de moustache, juste sous le nez. Une moustache en brosse à dents. Hi hi ! Tu caresses le carré de moustache. Tu observes le personnage dans le miroir. Il est différent de toi. Tu te tournes dans tous les sens. Tu le trouves très drôle. Tu lui donnes un nom : Charlot.
Tu replaces ton chapeau. Tu aimes le personnage de Charlot. Tu penses que les gens vont l’aimer aussi. Le temps passe. Tu vis maintenant aux États-Unis. Tu es un acteur professionnel, c’est ton métier. Tu joues dans beaucoup de films en noir et blanc le personnage de Charlot. Tu marches en te dandinant comme un pingouin et en faisant tourner ta canne. Tu avais raison, le public l’adore, car, en plus, il fait beaucoup de bêtises ! Tu adores jouer Charlot, c’est ta passion.
Aujourd’hui, tu es en tournage. Tu joues dans un film. Tu bouges les lèvres, comme pour parler, mais c’est un film muet. À l’écran, on n’entend que la musique. Le son de la voix est absent. Tu es dans un labyrinthe avec plein de chemins différents. Tous les murs sont des miroirs. Tu vois des Charlot partout. Hi hi ! Un homme te poursuit. Vite, tu cours ! Tu aimes exagérer les mouvements pour faire rire. Bing ! Tu te cognes dans un miroir. Tu retiens ton chapeau. L’homme se cogne aussi ! Bing ! Hi hi ! Tu te caches derrière lui. Il est confus, il voit des Charlot partout. Tu lui tapes les fesses avec ta canne. Il sursaute ! Hi hi ! Il te cherche partout, il est fâché. Tu trouves ça très drôle. Tu t’enfuis et tu sors du labyrinthe.
L’homme te poursuit encore. Tu vois un pantin mécanique à l’entrée du labyrinthe, comme une grande poupée en bois qui bouge au son de l’horloge... Ding ! Dong ! Tu te places à côté. Tu imites le pantin en bois. Tu te tiens bien droit, avec ta canne, immobile. Tu regardes droit devant toi. Tu tournes à droite. Ding ! Tu tournes à gauche. Dong ! Comme un pantin mécanique. À droite. Ding ! À gauche. Dong ! L’homme pense que tu fais partie du décor, que tu es un pantin. Il repart. Tu ris. Tu l’as bien eu !
« Coupez ! Elle est bonne ! » C’est l’heure de la pause. Tu fais demi-tour. Tu marches en pingouin et fais tourner ta canne. Tu aimes être comique, faire rire les autres. Tu t’assois dans ta chaise d’acteur. Il y a ton nom écrit dessus. Tu es Charlie Chaplin !